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Lutte anti-Covid : La parade vaccinale en questions…

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Le journal européen d'épidémiologie a publié une étude soulignant l'absence de corrélation entre le taux de vaccination et le nombre de cas détectés dans un pays donné. Les auteurs recommandent de changer de stratégie face à l'épidémie.

«L’European Journal of Epidemiology, dont je suis éditeur, est le journal le plus côté au monde en épidémiologie. Ici, il rapporte l’absence de corrélation entre politique vaccinale et nombre de cas», a écrit le professeur Didier Raoult sur son compte Twitter en partageant l’étude de la revue scientifique citée, publiée le 30 septembre.
On y apprend en effet qu’«il ne semble pas y avoir de relation discernable entre le pourcentage de la population complètement vaccinée et les nouveaux cas de Covid-19». Encore plus étonnant, selon ce texte, «les pays avec un pourcentage plus élevé de population entièrement vaccinée ont des cas de Covid-19 plus élevés pour un million de personnes».
Les auteurs citent notamment Israël qui, «avec plus de 60 % de sa population entièrement vaccinée, a enregistré les cas de Covid-19 les plus élevés pour un million de personnes au cours des sept derniers jours». Même constat pour l’Islande et le Portugal. «Les deux pays ont plus de 75 % de leur population entièrement vaccinée et ont plus de cas de Covid-19 pour 1 million d’habitants que des pays comme le Vietnam et l’Afrique du Sud qui ont environ 10 % de leur population entièrement vaccinée.»
L’étude préconise donc de revoir la stratégie axée seulement sur la vaccination pour diminuer l’impact de l’épidémie. «La seule dépendance à la vaccination comme stratégie principale pour atténuer le Covid-19 et ses conséquences néfastes doit être réexaminée, en particulier compte tenu du variant Delta et de la probabilité de futurs variants», écrivent les auteurs.
«D’autres interventions pharmacologiques et non pharmacologiques devront peut-être être mises en place parallèlement à l’augmentation des taux de vaccination», recommandent-ils.
«Un tel changement de cap, en particulier en ce qui concerne le discours politique, devient primordial avec les preuves scientifiques émergentes sur l’efficacité réelle des vaccins», ajoutent-ils.
En résumé, conclut l’étude, «même si des efforts doivent être faits pour encourager les populations à se faire vacciner, cela doit être fait avec humilité et respect. La stigmatisation des populations peut faire plus de mal que de bien».
Le 10 septembre, le directeur de l’OMS en Europe s’était déjà montré quelque peu pessimiste sur la capacité d’un taux élevé de vaccination à stopper à lui seul la pandémie de Covid-19, du fait des variants qui ont réduit la perspective d’une immunité collective. Avec une probabilité accrue que la maladie demeure de façon endémique sans être éradiquée, Hans Kluge avait appelé lors d’une conférence de presse à «anticiper pour adapter nos stratégies de vaccination», notamment sur la question des doses supplémentaires.
En mai, le responsable sanitaire onusien avait affirmé que «la pandémie sera[it] terminée lorsque nous aurons atteint une couverture vaccinale minimale de 70%» de la population mondiale.
A la question de savoir si cet objectif restait valable ou s’il devait être relevé, H. Kluge a répondu en septembre que les nouveaux variants plus contagieux, principalement Delta, avaient changé la donne. A l’époque, même si le variant détecté initialement en Inde sévissait déjà, «il n’y avait pas une telle émergence des variants plus transmissible et plus viraux», a-t-il fait valoir. «Donc je crois que cela nous amène au point où l’objectif essentiel de la vaccination est avant tout d’empêcher les formes graves de la maladie et la mortalité», a-t-il souligné. Un niveau très élevé de vaccination reste en outre indispensable «pour réduire la pression sur nos systèmes de santé qui ont désespérément besoin de traiter les autres maladies que le Covid», a-t-il ajouté.

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