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Lutte contre l’inégalité des chances : L’OCDE préconise l’augmentation des investissements dans l’éducation

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Les pouvoirs publics devraient investir davantage dans l’éducation afin d'agir sur les sources d’inégalité des chances, et contribuer ainsi à créer des conditions plus équitables pour acquérir à tout âge les compétences ouvrant l’accès à des emplois de meilleure qualité et à une vie meilleure, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

Bien qu’i ne traite pas du cas marocain, le rapport Regards sur l’éducation 2021, qui passe en revue les systèmes éducatifs des 38 pays membres de l’OCDE, auxquels s’ajoutent l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, le Brésil, la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde et l’Indonésie, est riche en enseignements, surtout que cet ensemble, à l’instar du Royaume, partage les mêmes maux en la matière.
La publication montre ainsi qu’un adulte sur cinq dans les pays de l’OCDE n’a pas atteint le deuxième cycle du secondaire et que, dans certains pays, une part importante des jeunes sont en situation de décrochage scolaire. Ainsi, il apparaît qu’au moins un jeune d’âge scolaire sur dix n’était pas scolarisé en 2019 dans environ un quart des pays de l’OCDE.
La situation s’améliore toutefois dans certains pays puisqu’entre 2005 et 2019, le taux d’abandon au niveau du deuxième cycle du secondaire a reculé de plus de 15 points de pourcentage au Mexique, au Portugal et dans la Fédération de Russie. Selon le rapport, le milieu socioéconomique influe davantage sur l’acquisition des compétences à l’écrit des élèves de 15 ans que le sexe ou le pays d’origine, mais certains systèmes éducatifs se montrent plus résilients que d’autres aux handicaps sociaux.
Le milieu socioéconomique influe également sur la filière suivie par les élèves, ceux dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures étant plus susceptibles de s’orienter vers une voie professionnelle à l’entrée dans le deuxième cycle du secondaire. Les jeunes n’ayant pas suivi le deuxième cycle du secondaire sont désavantagés sur le marché du travail.
En 2020, le taux de chômage des jeunes adultes dans cette situation était près de deux fois plus élevé que celui des jeunes plus qualifiés. « La pandémie de COVID-19 a durement touché le secteur de la santé ainsi que les secteurs économique et social et a mis au jour certaines faiblesses systémiques qui font obstacle à une véritable mobilité sociale », a déclaré Mathias Cormann, Secrétaire général de l’OCDE, à l’occasion de la présentation du rapport à Paris. « L’égalité des chances est l’une des composantes essentielles d’une société démocratique solide et soudée. Contrairement aux politiques publiques qui s’attaquent aux conséquences, l’éducation peut traiter les sources de l’inégalité des chances. En intensifiant les investissements en faveur d’une éducation de meilleure qualité et plus pertinente, les pays feront un pas décisif vers une prospérité économique et sociale durable. »
Selon le rapport, l’origine (autochtone ou immigrée) influe généralement sur le parcours éducatif, et les perspectives d’emploi des adultes nés à l’étranger varient considérablement d’un pays à l’autre. Dans la quasi-totalité des pays pour lesquels des données sont disponibles, le taux de réussite au deuxième cycle du secondaire des immigrés de première ou deuxième génération est plus faible que celui des autres élèves.
Sur le marché du travail, la situation des adultes nés à l’étranger est très variable en fonction de leur niveau de formation, du fait du niveau de l’offre et de la demande pour certaines compétences, des difficultés rencontrées pour faire reconnaître les diplômes ou l’expérience acquis à l’étranger, ou encore des attentes salariales moins élevées des travailleurs étrangers dans certains pays. On observe par ailleurs que les disparités entre les sexes subsistent. Ainsi, les garçons risquent plus que les filles de doubler une classe, ont de moins bons résultats en lecture et sont moins susceptibles de mener à terme leurs études secondaires. Ils sont généralement plus nombreux dans les filières professionnelles et moins susceptibles d’entamer des études supérieures et d’en sortir diplômés.
Enfin, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à participer à des formations formelles pour adultes. Elles ont toutefois moins de chances de trouver un emploi et gagnent moins que les hommes tous niveaux d’études confondus, même à filière équivalente, et ce, dans tous les pays de l’OCDE.
S’il est essentiel d’investir dans l’éducation, force est de constater que la simple augmentation des dépenses d’éducation a rarement permis d’améliorer les résultats, ce qui semble indiquer que les pays devraient s’attacher davantage à investir les ressources le plus efficacement possible et à les adapter aux besoins. En moyenne, dans les pays étudiés, les dépenses consacrées aux établissements d’enseignement ont représenté en 2018 environ 9 300 USD par élève au niveau préprimaire, 10 500 USD au niveau primaire, secondaire, postsecondaire non supérieur ; et 17 100 USD pour le supérieur. Le secteur public finance en moyenne 90 % des dépenses totales consacrées aux établissements primaires et secondaires, dont la fréquentation est obligatoire dans la plupart des pays de l’OCDE, et 66 % s’agissant des établissements d’enseignement supérieur. Deux tiers des pays rapportent avoir augmenté les dépenses publiques en faveur de l’éducation en 2020 à l’appui des mesures prises en matière d’éducation face à la pandémie de COVID-19 et les trois quarts environ les auraient accrues en 2021.
Il sera essentiel de maintenir ces investissements afin de compenser les pertes d’apprentissage, développer la capacité des enseignants à adapter les stratégies éducatives aux besoins de chaque élève et tirer parti des investissements réalisés pour intégrer les technologies dans l’enseignement.
La formation tout au long de la vie a pris une importance accrue dans la montée en compétences ou la reconversion des adultes face à un monde en mutation. Pourtant, plus de la moitié des adultes ne participaient à aucun programme de ce type en 2016, et la pandémie a encore plus restreint les possibilités de le faire. Les auteurs du rapport préconisent une collaboration plus étroite entre les praticiens du secteur de l’éducation, les autres administrations et les entreprises, afin de promouvoir des parcours offrant plus de flexibilité pour entrer ou sortir du système éducatif, et capables d’évoluer en fonction des attentes du marché du travail.

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