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M. Aoun quitte le Palais Baabda : Le Liban plonge dans une crise politico-institutionnelle

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Dimanche, à la veille de la fin de son mandat, Michel Aoun a quitté le palais présidentiel au Liban, pays marqué par un effondrement socio-économique, sur une victoire face à Israël. Le chef de l’Etat avait capitalisé sur la puissance de la résistance pour arracher la délimitation des frontières maritimes avec l’entité sioniste et la ferme promesse de permettre au pays l’exploitation de ses ressources gazières. Avant de partir, le président libanais a pris une dernière décision politique qui risque de plonger le pays dans une crise constitutionnelle.

Des milliers de Libanais s’étaient massés dès samedi 29 octobre devant le palais de Baabda, au sud-est de Beyrouth, pour faire leurs adieux au président. M. Aoun, 86 ans, s’est mêlé à ses partisans venus lui rendre un dernier hommage. C’est la première fois dans l’histoire du pays du Cèdre qu’un président a droit à un adieu populaire d’une telle ampleur.

Certes, le sexennat de M. Aoun restera dans les annales comme un mandat marqué par un effondrement généralisé, entraînant l’appauvrissement de 80% de la population, le recul dramatique de la qualité des services publics, la destruction du pouvoir d’achat, la chute vertigineuse de la valeur de la livre libanaise face au dollar… Cela sans parler de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth qui a fait 220 morts, 6 500 blessés et détruit une partie de la capitale, le 4 août 2020.

Partisans et adversaires de M. Aoun se rejettent la responsabilité de ce qui est advenu au Liban, pays qui a réussi à endiguer le terrorisme djihadiste. Les premiers accusent leurs détracteurs coalisés de les avoir empêchés de mener les réformes nécessaires et indispensables, d’avoir mis les obstacles à l’audit de la Banque du Liban et des institutions publiques, d’avoir protégé le gouverneur controversé de la Banque centrale Riad Salamé, soupçonné, entre autres, de corruption et de blanchiment. Les seconds leur renvoient toutes ces accusations et ajoutent que l’alliance entre le Courant patriotique libre (CPL), fondé par M. Aoun, et le Hezbollah, a porté préjudice aux relations du Liban avec les riches États du Golfe et avec les pays occidentaux.

Un clivage paralysant pour le pays du Cèdre qui n’a pas réussi, même au bout de quatre séances tenues depuis le 29 septembre par le Parlement, à élire un  successeur au Président sortant. Une vacance à la tête de l’État qui se trouve aggravée par le dernier acte politique du chef de l’État : la signature d’un décret considérant le gouvernement de Nagib Mikati comme démissionnaire. L’objectif est de lui ôter toute légitimité, car Michel Aoun et son camp politique refusent que ce gouvernement hérite des prérogatives du président de la République comme le stipule Constitution en cas de vacance à la fonction suprême.

Le Premier ministre sortant a rapidement réagi en adressant dimanche après-midi une lettre au Parlement l’informant que son gouvernement continuera d’exercer ses fonctions d’expédition des affaires courantes, défiant ainsi le dernier acte politique de M. Aoun. D’où la crainte d’un chaos constitutionnel.

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