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Madrid embarrassé par l’affaire « B. Ghali » : Pas de commission d’enquête parlementaire en vue

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La majorité gouvernementale en Espagne a rejeté la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les circonstances de l’entrée de Brahim Ghali en territoire espagnol. Ce rejet intervient alors que l’Exécutif espagnol est toujours englué dans ce dossier qui a contribué à installer le froid entre Rabat et Madrid.

Le bureau de la Chambre des représentants a voté contre une proposition du Parti Populaire qui n’a bénéficié que de l’adhésion du groupe de Vox, alors que Ciudadanos (de centre droit) a privilégié l’abstention. Le PSOE et Unidas-Podemos ainsi que les formations catalanes et basques, qui soutiennent l’exécutif Pedro Sanchez, se sont prononcés contre la demande du PP.
Cuca Gamarra, porte-parole du Parti Populaire, a dénoncé l’issue rencontrée par la motion présentée. «Combien vaut le silence» des alliés du gouvernement et «pourquoi protègent-ils le Monsieur X de l’affaire Ghali ?», s’est-elle interrogée. La parlementaire a regretté ce vote, soulignant qu’en Espagne, «personne n’est au dessus de la loi».
Pour sa part, Iván Espinosa de los Monteros, porte-parole de Vox à la Chambre basse, a défendu le droit des députés à former une commission d’enquête en vue d’élucider les circonstances de l’accueil du chef du Polisario.
Avec ce rejet, seules les investigations menées par le juge d’instruction, Rafael Lasala, continuent de donner des soucis au gouvernement de coalition de gauche.
Pour rappel, se confiant au journal El Periodico, le ministre espagnol des Affaires étrangères a balayé les thèses selon lesquelles un présumé rôle du Maroc dans l’enquête menée par juge d’instruction Rafael Lasala sur les conditions de l’entrée de B. Ghali en Espagne. «Cette enquête est menée par un juge indépendant et le gouvernement respecte pleinement son travail. Je suis sûr que le juge agit en toute indépendance, comme tous les juges en Espagne», a précisé José Manuel Albares.
Le chef de la diplomatie a tenu à prendre ses distances avec les investigations menées par R. Lasala. «Je n’ai pas grand-chose à commenter. C’est le juge qui doit trancher. Le gouvernement ne commente pas la procédure judiciaire. C’est une règle de droit et chacun a son rôle», a-t-il répondu. A signaler que juge d’instruction du tribunal n°7 de Saragosse avait rejeté une injonction de la Direction des services juridiques de l’Etat, relevant du ministère de la Justice que dirige la socialiste Maria Pilar Llop, en vue de « classer l’affaire » B. Ghali.
Très prudent, J. M. Albares n’a pas souhaité non plus évaluer la gestion de son prédécesseur, Arancha Gonzalez, de ce dossier, préférant se concentrer sur l’avenir et évoquer «la construction d’une relation stratégique avec le Maroc, qui sera mutuellement bénéfique et mènera vers une période de voisinage encore plus renforcée». «Il y a beaucoup d’enjeux dont la stabilité de la Méditerranée», a affirmé le chef de diplomatie.
On signalera aussi que la semaine dernière, la direction de la Radio et Télévision Espagnole, organisme public par excellence, a interdit à ses journalistes de couvrir la commémoration d’une fête du Polisario, organisée le 12 octobre dans les camps de Tindouf.Abdellah Arabi, représentant du Polisario à Madrid, a réagi en considérant que«c’est une mauvaise décision. Interdire à la société espagnole d’avoir des informations de première main contrevient aux droits fondamentaux énoncés dans la constitution espagnole elle-même». Le représentant des séparatistes est allé plus loin en estimant que la mesure est une preuve de plus de la «servilité vis à vis de Rabat, une attitude partagée par tous les partis qui ont gouverné le pays, y compris Podemos».

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