#Libération_Palestine

Logo Perspectives med
Previous slide
Next slide

Manœuvres israéliennes « surprise » près du nord Liban : Rien de routinier…

Previous slide
Next slide
Les forces d’occupation israéliennes ont lancé un exercice militaire surprise à la frontière nord avec le Liban. Exercice qui intervient après la dernière épreuve de force avec le Hezbollah. En tout cas, la résistance se déclare prédisposée à croiser le fer avec l’armée israélienne si tel est l’objectif des décideurs à Tel- Aviv.

Le porte-parole des forces d’occupation israéliennes, Avichaï Adraeï, a déclaré que « l’exercice s’inscrit dans le cadre d’une série d’examens pour le chef d’état-major afin de vérifier l’état de préparation des forces israéliennes ». A. Adraei a ajouté que « les exercices étaient prévus dans le plan annuel pour l’année en cours », a rapporté le site de la télévision d’information al-Mayadeen.
Le 6 août, la Résistance islamique avait riposté à des raids israéliens sur des terrains vagues dans deux régions du sud Liban, en réponse au tir de 4 missiles depuis le sud du Liban vers la Palestine occupée.
Elle a bombardé à l’aide d’une vingtaine d’obus l’entourage des positions israéliennes établies sur les hauteurs des hameaux de Chébaa, région occupée par Israël depuis 1967 et revendiquée par le Liban.
Lors de diverses sorties à l’occasion de l’Achoura, Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, avait affirmé que la résistance est assez solide pour croiser le fer avec l’entité sioniste si jamais son establishment optait pour une guerre ouverte.
Leçon afghane
Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah fidélité à la Résistance, a demandé à ceux qui pariaient sur les Etats-Unis au Liban de voir ce qui s’est passé en Afghanistan.
« Nous voulons faire partie de la bataille de confrontation contre ceux qui ont provoqué la crise et qui veulent l’exploiter pour nous écraser et mettre fin à notre existence, le tout pour le plaisir d’Israël », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie de commémoration d’Achoura organisée par le Hezbollah dans une localité du sud du Liban.
Le Liban traverse une crise économique et financière sans précédent imputable, selon le Hezbollah, aux politiques erronées des gouvernements qui se sont succédé lesquels, en majeure partie, ont été conduits par le courant du Futur, formation dirigée par le clan des Hariri, pro saoudienne et pro américaine.
Les dirigeants du Hezbollah n’ont pas manqué de stigmatiser aussi Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban depuis 30 ans.
M. Raad a souligné que « celui qui reste neutre dans la bataille est celui qui a peur. Contrairement à celui qui connaît sa position et son rôle dans la bataille, il reste rassuré ». Estimant que « les Américains ne voient malheureusement dans ce monde que les Israéliens », il a demandé à « certains Libanais qui parient encore sur les Américains et sur l’amitié avec eux de regarder ce qui s’est passé en Afghanistan. Ils pourraient avoir le même sort que ceux qui ont parié sur les Etats-Unis parmi les Afghans. »
« les Américains ne vouent aucune fidélité à personne parce qu’ils ne pensent qu’à leurs propres intérêts et leurs propres objectifs. Les gens n’ont aucune valeur pour eux », a-t-il conclu.
Washington à l’indexe
Nombre d’experts qui ont évalué les facteurs qui ont contribué à la faillite économique du Liban mettent en évidence l’importance du rôle imparti aux Américains.
Pour Ziad Nasredddine, économiste libanais, c’est celui qui possède les décisions économiques qui a provoqué l’effondrement. C’est-à-dire celui qui mettait au point les politiques économiques, monétaires et financières. Il fait allusion surtout à l’équipe du courant du Futur du clan des Hariri. C’est lui qui a présidé la majeure partie des gouvernements depuis la fin de la guerre civile. C’est l’un des partis libanais le plus pro américain, aux côtés des Forces libanaises et des Kataeb (Phalanges) qui avaient pendant la guerre civile collaboré avec l’entité sioniste.
Z. Nasredddine constate surtout que toutes ces politiques sont américaines et qu’elles ont été exécutées sous la supervision des Américains. Et ces derniers semblent continuer dans leurs manœuvres.
Se référant à une rencontre qui avait été organisée entre le 26 mai et le 4 juin derniers, par l’institut Washington pour le Proche-Orient, intitulé La conférence de préparation à la politique du Liban, il constate qu’elle avait été consacrée à l’examen du nouveau programme politique pour le pays du Cèdre. « Elle permet d’avoir une idée claire sur les plans futurs des Etats-Unis concernant le Liban », fait-il remarquer dans un article qu’il a écrit pour le site web de la télévision d’information libanaise al-Mayadeen.
La première démarche d’après lui consistera à investir dans l’effondrement jusqu’à l’échéance législative qui devrait se tenir en 2022. Les ONG que les Américains financent et commanditent se préparent pour occuper la tribune législative. Ils misent surtout sur celles qui œuvrent contre le Hezbollah et contre le Courant patriotique libre du président Michel Aoun.
L’autre objectif à réaliser concernera la délimitation des frontières maritimes avec l’entité sioniste et la distribution et le partage avec elle des ressources gazières maritimes. Durant les dernières années, les pourparlers sur ce dossier, parrainés par l’ONU avec la participation des USA, ont toujours achoppé sur le parti pris américain en faveur des revendications israéliennes en vue de disposer du plus gros lot de gaz. Or selon le plan américain, l’exploitation de cette ressource sur laquelle misent les Libanais pour sortir de la crise devrait relever du ressort des compagnies internationales qui pourront imposer la version israélienne de la délimitation.
L’économiste libanais envisage une intensification des sanctions contre ceux qui entravent ces plans, et là, « il faudra prévoir un jeu de rôle entre la France et l’Europe d’une part et les USA de l’autre » pour maximaliser leur efficacité. Les USA ont œuvré pendant ces trois dernières décennies pour s’assurer de l’échec des institutions économiques et étatiques libanaises afin de pouvoir par la suite les confisquer, précise-t-il. Même la Banque du Liban ne sera pas épargnée dans ce schéma puisqu’on envisage de la recapitaliser de nouveau, pour la privatiser partiellement et, chemin faisant, la relier au système banquier numérique sous la supervision des USA.
Se référant à la rencontre qui a eu lieu aux Etats-Unis, il évoque qu’une aide de 25 milliards de dollars est prévue pour ce plan. Elle devrait servir entre autres à changer les équations électorales en faveur des ONG financées par les Américains, à gagner le dossier du gaz en faveur des compagnies qu’ils parrainent, et à privatiser les ports.
Le tout avec pour objectif final d’en finir une fois pour toute avec la résistance, de prendre le contrôle du Liban et de l’introduire dans le processus de normalisation avec Israël. De quoi rappeler d’après lui le fameux projet du Nouveau Moyen-Orient dont l’annonce avait été faite pour la première fois par l’ex secrétaire d’état US Condoleza Rice, pendant la guerre 2006. La victoire du Liban avait alors avorté ledit projet.

Recommandé pour vous