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Médiation française entre le Liban et les pays du CCG: G. Kardahi jette l’éponge

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George Kordahi, ministre libanais de l’Information a déclaré vendredi 3 décembre vouloir démissionner pour « donner une chance au Liban » à travers la visite que le président français Emmanuel Macron compte faire pour l’Arabie saoudite samedi pour parler du Liban entre autres.

Les propos tenus par G. Kordahi sur la guerre contre le Yémen, avant sa désignation à la tête du ministère de l’Information ont déclenché une nouvelle querelle avec l’Arabie saoudite, suivie par des États du Golfe. En juin 2021, lors d’un entretien avec le site web de la chaine qatarie al-Jazeera, il avait qualifié cette guerre menée par l’Arabie dans le cadre d’une coalition arabe de « guerre absurde », estimant que l’organisation houthie Ansarullah défend son pays.
Riyad a alors rompu les liens diplomatiques et commerciaux avec le Liban. Elle a été suivie par les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Koweït. Le Qatar s’est démarqué, tout en critiquant les propos du ministre libanais. Le président libanais Michel Aoun s’y est rendu au cours de la semaine écoulée. La teneur de ses discussions avec le prince Tamim ne seraient pas étrangère à la décision de démission.
« Nous sommes aujourd’hui face à de nouvelles évolutions. Le président français Emmanuel Macron se rend en Arabie et j’ai compris du Premier ministre que j’ai rencontré depuis deux jours que les Français voudraient que la démission précède la visite à Riyad. Peut-être elle permettra d’entamer un dialogue avec les responsables saoudiens sur le Liban et l’avenir des relations libano-saoudiennes », s’est expliqué le ministre libanais lors d’un point de presse.
Selon l’AFP, citant G. Kordahi, « Macron a dit à Mikati avant de visiter le Golfe : si vous voulez que je parle du Liban quand je suis là-bas, vous devez me donner quelque chose. » Le ministre indique avoir discuté auparavant de sa démission avec Sleiman Frangiyeh, chef du courant des Marada, qui l’avait nommé à ce poste et qui lui a laissé le libre choix de sa décision. « J’avais refusé de démissionner auparavant, pour dire que le Liban ne mérite pas ce traitement même s’il traverse des grandes difficultés et qu’il semble affaibli pour ses frères arabes et que son peuple à sa dignité sa souveraineté et sa liberté », a-t-il précisé. Il s’est dit étonné que ceux qui avaient le plus réclamé sa démission sont ceux qui se présentent comme étant les chantres de la liberté, la souveraineté et de l’indépendance du Liban.
G. Kordahi qui se défendait d’être la cause réelle de la crise voulait s’assurer que le chantage exercé par Riyad sur le Liban cesse une fois pour toutes comme condition à son départ.
Le premier coup de colère de Riyad contre Beyrouth remonte à 2017 lorsqu’elle a séquestré, sur l’ordre du prince héritier Mohamad ben Salman, l’ex-Premier ministre Saad Hariri, et l’a obligé à démissionner devant les écrans parce qu’il n’arrivait pas à exclure le Hezbollah de la vie politique libanaise.
A cette époque tous les Libanais, toutes tendances confondues – à l’exception du parti des Forces libanaises qui l’aurait mouchardé devant les responsable saoudiens- s’étaient unis derrière S. Hariri et c’est le président français qui était intervenu afin qu’il soit relâché et qu’il revienne à Beyrouth. Par la suite, les dirigeants saoudiens s’étaient irrités contre le Liban sur fond de la saisie d’une cargaison de Captagon vers leur pays en provenance du Liban.
La réelle cause de la colère saoudienne se lit dans les faits qui illustrent sa politique régionale: engagée dans la normalisation avec Israël, l’Arabie saoudite est farouchement hostile à l’axe de la résistance, l’Iran, le Yémen, la Syrie et le Hezbollah en tête. Profitant de la crise économique que le Liban traverse, la pire de son histoire, elle devrait poursuivre ses méfaits tant qu’elle n’est pas persuadée de leur inefficacité.
Selon l’agence officielle ANI, G. Kordahi a signé la lettre de sa démission et en a remis une copie au chef de l’Etat et une autre au Premier ministre Najib Mikati, Il n’a pas reçu de garanties que sa démission permettra d’enrayer les mesures prises par les pays du Golfe contre le Liban, rapporte al-Mayadeen.

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