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Mutations troublantes de la Covid-19 : Le variant colombien « à surveiller », décrète l’OMS

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Détecté au début de l’année, le variant colombien, qui a causé la mort de sept résidents d’une maison de retraite en Belgique, vient allonger la liste des mutations du coronavirus. Rien n'indique qu'il soit plus transmissible que le Delta, mais il pourrait être plus résistant aux vaccins.

Il est sorti sur le devant de la scène après avoir causé en moins de 15 jours le décès de sept résidents d’une maison de retraite en Belgique. Sept résidents qui avaient pourtant un schéma vaccinal complet. Il s’agit du variant colombien du coronavirus.
Ce variant, présent dans 34 pays, a été détecté pour la première fois en janvier 2021 en Colombie, d’où son appellation. Baptisé également souche B.1.621, il s’est propagé dans plusieurs départements du pays et avait été estimé comme «variant à suivre» par une étude parue en mai dernier. Aujourd’hui, l’OMS le désigne comme variant à surveiller.
Il vient ainsi compléter la liste des nombreux variants de la Covid-19. Au 13 août, 2.303 séquences de la lignée B.1.621 ont été détectées, selon la plateforme qui recense l’évolution des variants. Le variant colombien n’a d’ailleurs pas droit à une lettre grecque, car encore peu répandu.
Selon Rémi Salomon, président de la commission médicale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le variant colombien est «probablement moins transmissible que le Delta » à l’origine d’une quatrième vague de la maladie en France. Cependant, il pourrait «être plus résistant à l’immunité naturelle ou vaccinale».
En effet, les scientifiques ont établi que cette souche était porteuse d’une mutation particulièrement inquiétante: E484K. Les expériences ont révélé que celle-ci a la capacité de modifier la protéine S du coronavirus pour tromper les anticorps. Par conséquent, les souches du virus qui disposent de cette mutation sont plus résistantes et une personne déjà infectée par le passé ou vaccinée pourrait être plus facilement contaminée.
«Il n’existe aucune preuve que le variant colombien soit plus transmissible que le variant Delta»,assure l’agence Public Health England.Le virologue et épidémiologiste Marc Van Ranst estime lui aussi qu’il suffit de «suivre la situation».
«On ne sait pas comment le virus va se propager […]. Il est certain qu’il va se propager, mais le variant Delta est tellement puissant qu’il est improbable – mais pas impossible – que ça continue à augmenter», a-t-il indiqué à la RTBF.Il a également appelé à tenir compte «du contexte particulier de ce cluster» où il est «difficile de contrôler la détresse respiratoire» et un certain rôle est revenu à «l’âge très avancé des patients».
Ainsi, cette souche doit être surveillée, mais rien ne semble indiquer qu’il soit nécessaire de sonner l’alarme.
Surprise Iota
La crise sanitaire durera «encore plusieurs mois», avertissait le 11 août dernier Emmanuel Macron alors que d’autres souches de la Covid-19 prolifèrent à travers le globe.Bien que mise en difficulté par Delta, on retrouve parmi elles Iota. Ce variant repéré pour la première fois à New York en novembre 2020, représentait en février plus d’un quart des cas dépistés positifs au SARS-CoV-2 dans la capitale économique alors en proie au variant Alpha (britannique). Il s’est par la suite étendu à tous les États US, ainsi qu’à 44 pays. Parmi eux, la France, puisque le premier cas a été référencé mi-juin dans les Antilles, selon un rapport de l’ARS Guadeloupe. Un cas importé via une personne de retour de Saint-Martin.
Initialement plutôt rassurant, soulignant que les vaccins Pfizer et Moderna fonctionnaient contre ce variant, le ton des études scientifiques le concernant s’est progressivement aggravé.
La dernière en date se base sur des données recueillies entre novembre 2020 et avril 2021 (donc avant l’arrivée de Delta sur le sol américain). Elle a été publiée le 7 août dernier sur la plateforme MedRxiv et menée par le Département de la santé et de l’hygiène mentale de la ville de New York avec l’École de santé publique Mailman de l’université de Columbia. Iota disposerait non seulement d’une résistance accrue aux anticorps, mais serait également 15 à 25% plus contagieux que les précédents variants et surtout 62 à 82% plus mortel que la souche originelle chinoise, précise l’étude.
Celui-ci présente en effet la mutation E484K, affectant la protéine spiculaire. Déjà présente sur les variants Beta (africain) et Gamma (brésilien), celle-ci rend le virus SARS-CoV-2 plus à même de résister aux anticorps, voire d’échapper au système immunitaire. Autre mutation qui retient l’attention des scientifiques, la S477N, qui permettrait au virus de mieux se lier aux cellules humaines. Sur cette base, Iota disposerait ainsi de caractéristiques similaires au variant Lambda, un autre candidat en lice pour prendre la relève de Delta.
Découvert fin 2020 au Pérou et classé «variant of interest» (VOI) en mars par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce dernier menace l’Amérique du Sud. Lambda s’est déjà propagé à une trentaine de pays dont le Royaume-Uni et a été détecté en mai zn France.
Sous surveillance également, le variant Epsilon, détecté en Californie au printemps 2020, est arrivé au mois de juillet en Alsace. Les actuels «variants préoccupants» (Alpha, Beta, Gamma et Delta) ne sont pas en reste de mutations, comme «Delta plus». Un dérivé de Delta, également apparu en Inde, dont la différence réside dans la mutation K417N qui elle aussi réduirait l’efficacité de la réponse immunitaire, et donc des vaccins. Du côté de l’OMS, Delta Plus n’est pas différencié de Delta et rejoint donc la catégorie des souches préoccupantes.

Si pour l’heure Iota ne remporte pas un franc succès à l’international face aux variants concurrents, avec un pic de contamination en avril, il ne reste plus qu’à espérer que cette tendance perdure.

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