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Normalisation maroco-espagnole : N. Bourita rappelle à RFI ce qu’attend le Maroc de l’Europe

Le chef de la diplomatie marocaine a estimé que le nouveau modèle de relations avec l’Espagne peut inspirer des relations avec les autres nations européennes, fondées sur le respect mutuel, l’ambition et le soutien des engagements. Au micro de Radio France Internationale (RFI), il est revenu sur la normalisation avec l’Espagne et le canevas d’actions à venir.

Prenant le contre-pied de ce qui est privilégié dans certains milieux gouvernementaux, Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, a fait l’impasse sur les « influenceurs » pour mieux communiquer sur les derniers développements engendrés après la visite du chef du gouvernement espagnol à Rabat.  Se laissant prendre au traditionnel jeu des questions-réponses, il a répondu aux interrogations de RFI sans rien sacrifier, face aux piques et relances de la consoeur Magali Lagrange, à l’approche pédagogique qu’il privilégie pour mettre les points sur les « i ».

Alors, « les relations avec l’Espagne sont-elles meilleures actuellement ? C’est la fin de la crise ? », N. Bourita a estimé que l’Espagne, depuis 2008, a marqué un bilan positif de l’initiative d’autonomie du Sahara occidental et a cessé de se référer à la détermination et le référendum en 2017.

Apportant plus de précisions, il a ajouté qu’« avec le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, on a eu beaucoup de rencontres formelles, informelles, etc… D’abord pour assurer le suivi par rapport à la feuille de route qui a été agréée, un grand nombre des mesures annoncées ont été mises en œuvre, les liaisons maritimes ont été rétablies, le groupe de travail sur la migration s’est réuni après des décisions, des groupes de travail sur les délimitations maritimes, sur la gestion de l’espace aérien vont se tenir le mois prochain en Espagne. Je pense qu’aujourd’hui le Maroc et l’Espagne vont présenter un modèle différent de relation entre deux rives de la Méditerranée ». Interpellé sur le fait que l’Espagne avait changé de position sur la question du Sahara et a apporté son soutien au plan d’autonomie marocain, parce que la question migratoire a été un levier pour obtenir ce revirement, N. Bourita a assuré penser qu’il s’agit-là d’une « perception simpliste, la position espagnole s’inscrit dans un mouvement qui est constaté au niveau des Nations unies, qui est constaté au niveau européen, africain et arabe ».

Et d’expliquer, face aux relances de la journaliste, que « la première fois où l’Espagne a marqué une appréciation positive de l’initiative d’autonomie remonte, je pense, à 2008. Ceux qui veulent créer ce raccourci ne veulent pas voir une réalité, qu’il y a un mouvement international. Ceux qui continuent de défendre ces options dépassées sont une petite minorité qui veulent exploiter la question du Sahara pour faire durer un statu quo préjudiciable à la stabilité régionale, puisqu’on parle de séparatisme et de terrorisme, nourrir les mouvements terroristes par des éléments qui sont armés, qui ne sont pas structurés, et c’est ça le danger aujourd’hui pour la stabilité régionale, investir dans le séparatisme c’est nourrir le terrorisme ». La position espagnole s’inscrit dans un mouvement qui se manifeste aux niveaux onusien, européen, africain et arabe, a souligné le ministre.

Concernant sa récente rencontre avec son alter ego espagnol, il a déclaré que « les liaisons maritimes ont été rétablies ; le groupe de travail sur la migration s’est réuni et a pris des décisions ; les préparatifs de l’opération de transit marocain par le détroit de Gibraltar vont dans le bon sens; des tables de travail sur les délimitations maritimes, sur la gestion de l’espace aérien se tiendront le mois prochain en Espagne ». Ajoutant qu’au cours de cet entretien, il a été convenu que le mois prochain (juin) la question de la délimitation des eaux territoriales, et principalement celles océanes qui concernent les îles Canaries, sera discutée à Madrid.

Abordant la réunion de la Coalition internationale contre Daech, N. Bourita dira que devant le déploiement de Daech et d’autres mouvements terroristes en Afrique, il était nécessaire pour la coalition de tenir compte de cette réalité. « Nous n’avons pas besoin de développer une stratégie pour combattre le terrorisme en Afrique, mais nous devons renforcer les stratégies existantes. D’abord au niveau national, puis sous-régional ».

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