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Nouveau modèle de développement : Le réquisitoire d’Attac Maroc

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La note générale dévoilée récemment par Attac Maroc sur le rapport de la Commission sur le modèle de développement (CSMD), appelle à la mise en place de grandes ruptures. « Pour un autre Maroc possible, une économie en rupture avec le modèle capitaliste néolibéral » est le titre fort évocateur du réquisitoire de l’ONG.

Le mémorandum élaboré par Attac Maroc se présente sous forme d’une critique dans les règles de l’art du rapport présenté par la CSMD. L’ONG qui plante ainsi le décor offre aussi des alternatives. Les «véritables obstacles au développement» au Maroc remonteraient au «début des années soixante, lorsque les rapports de force ne s’étaient pas développés pour rompre avec les vestiges du colonialisme direct», assure le mémo.
Aux yeux de l’ONG, l’engagement du Maroc à «rembourser les dettes coloniales contractées au cours de la période 1906-1956», et la «poursuite de la soumission à la domination extérieure sous de nouvelles formes depuis le début des années soixante à travers l’expansion de l’intégration de l’économie marocaine dans le marché mondial». Dès lors, Attac Maroc dénonce un «échange commercial caractérisé par des inégalités, et une détérioration permanente des termes de l’échange liée aux fluctuations des cours internationaux et des principales devises qui contrôlent les marchés». «Les investissements publics et les subventions n’ont pas permis le développement d’un secteur privé produisant une valeur ajoutée suffisante, et les exportations agricoles ne couvraient même pas la moitié des importations alimentaires», rappelle l’ONG.
Critique à l’endroit de l’endettement et du libre-échange, le mémo rappelle que «le besoin toujours présent de financement est satisfait par davantage de prêts», une spirale dénoncée avec force d’autant plus que «le système d’endettement est un mécanisme de contrôle, de pillage et d’approfondissement de la dépendance». Et de pointer dans ce cadre «l’intervention directe d’institutions internationales telles que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce pour généraliser l’ouverture néolibérale en faveur des entreprises multinationales et des grands capitaux nationaux».
Aux yeux des activistes de l’ONG, le rapport de la CSMD «recommande d’accélérer les mêmes réformes néolibérales demandées par les institutions financières internationales pour étendre la domination de la même minorité capitaliste dans tous les domaines et en transférer les coûts aux classes populaires». Pis, «le nouveau modèle de développement a maintenu la même perspective basée sur le fait de faire payer le coût du développement, dont les fruits profiteront aux riches et aux capitalistes locaux et étrangers, aux classes populaires.» Et de rappeler dans ce cadre que «la destruction du tissu productif local et du pouvoir d’achat de millions de salariés (du fait de la précarité et du chômage) freine l’émergence d’un marché intérieur, ce qui pousse encore à recourir à une économie d’exportation. C’est le cercle vicieux de l’approche néolibérale que le nouveau modèle de développement veut poursuivre sur sa lancée.»
Une autre trajectoire et d’autres choix peuvent être faits assure l’ONG qui propose «des éléments de développement alternatif du point de vue populaire», comme «l’annulation des dettes publiques intérieures et extérieures» qui doit permettre notamment «la mise à disposition de ressources financières pour mettre en œuvre des politiques publiques fondées sur la garantie d’un niveau de vie décent, la subvention des produits de consommation de base». Elle propose aussi «l’annulation des micro-crédits liés aux classes de travail et ceux liés aux petits agriculteurs» et «l’étatisation puis l’implication des banques et en faire un pôle financier public qui accorde des prêts pour des investissements d’intérêt public, socialement et environnementalement sains, avec zéro taux d’intérêt».
L’ONG suggère de «mettre fin aux accords de libre-échange et imposer un contrôle sur les mouvements internationaux de capitaux et de matières premières» et de «concentrer la production agricole sur la satisfaction des besoins de base et non sur les exportations». Elle invite enfin à «instaurer la justice fiscale, d’abord, en imposant des impôts progressifs sur le capital, les transactions financières, la fortune des familles riches, en luttant contre l’évasion fiscale et en réduisant la pression fiscale sur les salariés et les classes populaires».

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