#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Noyaux universitaires défaillants : A. Miraoui priorise un reprofilage local et régional de l’enseignement

Le modèle des noyaux universitaires, dans sa version actuelle, est incapable de contribuer à l’amélioration de la qualité du système de l’enseignement supérieur, a affirmé, mercredi à Rabat, Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.

Dans un exposé présenté devant la Commission de l’enseignement et des affaires culturelles et sociales à la Chambre des Conseillers, A. Miraoui a indiqué que le ministère a réalisé, via l’Agence nationale d’évaluation et d’assurance qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, une étude visant à évaluer l’efficacité et le rendement d’un échantillon de 11 noyaux universitaires à travers le Maroc.

Ce diagnostic a abouti à plusieurs conclusions, qui rejoignent celles exprimées par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique dans le rapport autour des facultés pluridisciplinaires datant de 2017, a-t-il rappelé.

La création des noyaux universitaires s’appuie sur l’hypothèse de la proximité vis-à-vis du domicile des étudiants. Pourtant, 60 à 90% des étudiants inscrits ne sont pas originaires des villes abritant ces établissements, d’où une demande croissante pour l’hébergement universitaire, a souligné le ministre.

Concernant les modes de gestion et la qualité de la gouvernance de ces noyaux, le responsable a relevé un ensemble de difficultés dans la gestion en raison de l’absence d’un guide des procédures et la faiblesse des systèmes informatiques, outre l’insuffisance des programmes de mobilité et de coopération et une absence quasi totale de la formation continue au profit des cadres administratifs et techniques, ce qui entrave le développement des capacités.

De même, le taux d’encadrement pédagogique et administratif de ces établissements reste faible par rapport à la moyenne nationale, s’établissant à un professeur pour 75 étudiants et un cadre administratif pour 279 étudiants, a-t-il ajouté, mettant l’accent aussi sur le fait que la plupart des enseignants résident dans d’autres villes que celles accueillant ces établissements (entre 70 à 90 pc du corps professoral dans certains cas), ce qui se répercute négativement sur la qualité de l’enseignement et de l’encadrement.

D’autre part, le ministre a pointé du doigt l’insuffisance de l’activité de recherche scientifique dans ce genre d’établissements, avec une quasi inexistence des formations doctorales. Les rares formations existantes dans ce cycle pâtissent de la faiblesse du nombre des étudiants inscrits et des moyens disponibles, comme les laboratoires, l’encadrement et la relation avec le secteur privé, poursuit-t-il, relevant le nombre réduit des thèses et des publications scientifiques réalisées, sans oublier que ces thèses restent cantonnées à certaines spécialités.

A.Miraoui a également évoqué les dysfonctionnements qui affectent la vie estudiantine dans les noyaux universitaires, comme la faiblesse de l’orientation et de l’accompagnement au profit des étudiants, le déficit des activités culturelles et sportives et des services sociaux et sanitaires et le manque en mécanismes de mixité sociale et d’inclusion économique, en raison de la faiblesse du tissu entrepreneurial.

Ces points faibles rendent nécessaire de s’arrêter sur cette expérience et d’en tirer les leçons qui s’imposent, a-t-il estimé, affirmant que les assises régionales ont constitué une occasion pour aborder cette question et ouvrir le débat en toute transparence et objectivité avec l’ensemble des parties concernées.

Les conclusions de ces assises vont permettre de consacrer le rôle de l’université au sein des espaces territoriaux, en proposant une offre de formation de qualité et répondant aux besoins de chaque région en termes de développement du capital humain, en plus d’une activité de recherche scientifique qui découle des priorités et des potentialités économiques de la région, a-t-il souligné. Il s’agit aussi d’assurer une contribution efficace de l’université aux programmes de développement social et durable à l’échelle locale et régionale, a dit le ministre.

Tout cela participera à l’élaboration du schéma directeur de développement de l’offre de formation selon une approche prospective et intégrée, en mettant en place les normes qui déterminent la nature des établissements à réaliser et des cycles de formation à créer dans chaque région, tout en prenant en considération les particularités et les besoins économiques, sociaux et environnementaux des territoires concernés, a-t-il conclu.

Recommandé pour vous