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Nucléaire iranien : S. Lavrov invite Washington à faire preuve de réactivité

Les États-Unis «devraient être plus actifs et résoudre toutes les questions relatives» à une relance de l’accord nucléaire avec l’Iran, a affirmé Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, depuis New York.

Lors d’une conférence de presse tenue samedi à l’ONU en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, S. Lavrov a espéré que les négociations à Vienne entre l’Iran, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec en arrière-plan les États-Unis, reprennent «aussitôt que possible», comme l’a souhaité Téhéran.
«L’Iran ne fait rien qui serait interdit» par le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et son protocole additionnel, a aussi jugé le chef de la diplomatie russe qui a critiqué les sanctions unilatérales prises contre l’Iran après le départ en 2018 des États-Unis de l’accord nucléaire de 2015.
S’il n’applique plus nombre d’engagements liés à l’accord nucléaire de 2015, c’est «simplement parce que les États-Unis en sont sortis»,a-t-il noté, en soulignant que Washington avait imposé depuis 2018 des sanctions à l’Iran qui ne sont pas seulement liées à l’uranium enrichi mais visent aussi «tous ceux qui commercent légalement avec l’Iran». Pour S. Lavrov, ces sanctions n’ont plus lieu d’être, et «devraient être levées dans le cadre de la restauration de l’accord nucléaire».
Tout au long de la semaine, les États-Unis et les Européens ont multiplié les entretiens sur le dossier iranien en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Ils ont exprimé leur frustration, mêlée d’agacement, face à l’Iran qui n’a offert aucune«indication claire», selon eux, sur ses intentions pour la reprise des négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien.
Les discussions à Vienne pour relancer l’accord nucléaire, y faire revenir les États-Unis et obtenir dans le même temps une levée de sanctions américaines sont interrompues depuis l’élection en juin d’un nouveau président iranien.
Ce que veut Téhéran
Le jour même, le ministre iranien des Affaires étrangères est revenu sur ses propos émis la veille concernant la reprise « très bientôt » des pourparlers bloqués sur l’accord nucléaire iranien.« Les gens n’arrêtent pas de demander combien de temps cela signifie. Des jours, des semaines ou des mois ? », a indiqué Hossein Amir-Abdollahian, selon la chaîne de télévision d’État IRINN.« La différence sur le mot bientôt entre les Iraniens et les occidentaux est énorme »,a-t-il expliqué.« Pour nous, bientôt signifie vraiment au premier moment opportun – lorsque nos examens (du dossier nucléaire) seront terminés »,a-t-il précisé.
S’adressant aux signataires européens de l’accord nucléaire, il leur a rappelé leurs engagements… Non tenus. « N’oubliez pas ce que vous avez dit à propos d’INSTEX. Vous avez dit que cela entrerait en vigueur bientôt. Il existe une grande différence entre le bientôt iranien et le bientôt occidental ».
INSTEX est une procédure créée en janvier 2019 par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni pour favoriser les échanges commerciaux avec l’Iran, sans utiliser le dollar américain.
« Ce qui est important, c’est notre détermination à reprendre les pourparlers, de manière sérieuse et garantissant les droits et les intérêts de la nation iranienne », a en outre souligné le chef de la diplomatie iranienne. Lequel avait dénoncé la veille les « messages contradictoires » des États-Unis à propos de leur retour dans l’accord international conclu en 2015.« Nous examinons actuellement les paramètres des négociations de Vienne et très bientôt les négociations de l’Iran » avec les autres pays encore membres de l’accord (Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) « reprendront », avait-il dit lors d’une conférence de presse à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
« Bientôt ou très bientôt, nous avons entendu cela toute la semaine, mais nous n’avons encore reçu aucune indication claire sur ce que cela veut dire », contestait de son côté le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
Le chef de la diplomatie iranienne a rencontré, vendredi 24 septembre, son homologue français Jean-Yves Le Drian. Répondant aux préoccupations exprimées par le responsable français, il a déclaré :« Nous sommes prêts à revenir au dialogue », a rapporté le site iranien francophone PressTV. Ajoutant que la République islamique d’Iran doutait de la volonté sérieuse de l’administration Biden pour revenir à l’accord nucléaire.« Nous prendrons notre décision conformément aux actions de Biden et les chances d’un dialogue ne sont pas éternelles ».
Très sollicité e marge des travaux de l’A.G de l’ONU, le chef de la diplomatie iranienne a pu rencontrer plusieurs de ses homologues. Mais pas tous…

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