#Libération_Palestine

Logo Perspectives med
Previous slide
Next slide

Offensive turque dans le nord syrien : Moscou et Washington opposent leur véto

Previous slide
Next slide
A l’heure où la pression militaire se veut plus conquérante dans le nord syrien, ce qui a attiré l’ire de Damas et les protestations de Washington, comme de Moscou, allié de la Syrie, des dizaines de miliciens soutenus par Ankara ont été tués ou blessés dans l’explosion survenue mercredi soir dans un dépôt d’armes et de munitions, au nord d’Idleb.

Des sources sur place ont déclaré pour la chaine de télévision libanaise al-Mayadeen que l’explosion s’est produite dans un grand entrepôt contenant des armes, des munitions et des missiles qui appartenaient à l’organisation Failaq al-Sham (Légion du Levant) près de la ville de Babska à la frontière syro-turque. Les causes de l’explosion sont encore inconnues, même si des rapports laissent entendre qu’elle serait la conséquence d’un raid réalisé par un drone non identifié. A ce sujet, « il n’y a pas encore eu de confirmation» ajoute-t-on.

Des fragments de roquettes et de munitions ont fait des victimes civiles dans un certain nombre de camps et de villages proches de la zone de l’explosion. Deux missiles seraient tombés à l’intérieur des frontières turques, sans information sur d’éventuelles victimes.

« Un grand nombre d’ambulances ont participé à l’évacuation des cadavres et des blessés vers les hôpitaux de campagne du nord d’Idlib », a ajouté d’al-Mayadeen dont les sources ont décrit l’explosion comme étant la « plus violente » en termes de puissance et de densité des missiles qui ont explosé.

Deux heures après l’explosion, des hélicoptères ont violé dans l’espace aérien syrien depuis Bab al-Hawa et se sont dirigés vers la zone de l’explosion, après s’être assurés que les missiles qui étaient stockés dans l’entrepôt ont cessé de s’envoler. Ils ont photographié la zone.

Dans le nord syrien, le commandant en chef de la milice kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) a averti le président turc Recep Tayyip Erdogan des conséquences de sa décision de mener une offensive dans le nord syrien. « Toute offensive divisera les Syriens, créera une nouvelle crise humanitaire et déplacera les habitants et les personnes déplacées. Une nouvelle escalade affectera également négativement notre campagne contre Daech », a écrit Mazloum Abdi sur sa page Twitter.
Cette réaction intervient au lendemain de l’annonce faite par R.T. Erdogan que « la Turquie allait nettoyer des terroristes les deux régions de Tal Refaat et Manbij dans le nord syrien ». Le dirigeant turc avait aussi assuré qu’il y aurait une nouvelle infiltration turque. « Nous sommes sur le point de passer à une nouvelle phase dans notre décision d’établir une zone de sécurité de 30 km de profondeur au nord de la Syrie, aux confins avec nos frontières sud, et de nettoyer Tal Refaat et Manbij des terroristes. Et nous allons faire la même chose progressivement dans d’autres régions », a-t-il dit.

Ces villes contrôlées par les FDS sont dans le viseur turc. Ankara a tenté de les conquérir dans deux des quatre offensives menées dans le nord syrien depuis 2016. Selon Ankara, Tal Refaat est la base principale à partir de laquelle les unités kurdes commanditent, planifient et préparent des explosifs et des missiles pour mener des attaques dans les zones de déploiement de l’armée turque conquises lors des offensives Source de la paix, Bouclier de l’Euphrate et Rameau d’olivier.
Quant à Manbij, sa prise serait très importante afin de couper la communication entre les zones contrôlées par les unités kurdes, et faire avorter le plan destiné selon Ankara a établir une « entité séparatiste terroriste », considérée être la « première menace pour la sécurité nationale turque ».

La nouvelle décision turque a été critiquée aussi bien par les Etats-Unis que la Russie. Mercredi, Antony Blinken, secrétaire d’état US, a mis en garde d’une offensive turque en Syrie au motif qu’elle mettra en « danger la région ». Assurant que son pays, lequel dispose d’une douzaine de bases militaires dans les régions contrôlées par les FDS, soutient le maintien du statu quo actuel et son refus d’une escalade dans le nord syrien.
La Russie aussi avait envoyé des messages d’avertissement à Ankara, lui faisant part qu’elle restait disposée à empêcher une nouvelle offensive turque dans le nord syrien et assurant qu’elle maintiendra sa présence militaire dans cette région.
Le 28 mai, des renforts militaires russes dont des avions de combat et des hélicoptères ont été déployés dans le nord-est de la Syrie, et plus précisément à l’aéroport de Qamichli.

« Nous avons reçu avec inquiétude des informations sur l’opération militaire turque dans le nord de la Syrie, et nous espérons qu’Ankara s’abstiendra de d’actions susceptibles de conduire à une grave détérioration de la situation déjà difficile en Syrie », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. « Dans le même temps, nous comprenons les inquiétudes de la Turquie concernant les menaces à sa sécurité nationale provenant des zones frontalières syriennes », a ajouté la même source tout en précisant qu’une « sécurité fiable à la frontière syro-turque ne peut être garantie que par le déploiement de   des force  de sécurité syriennes dans la zone adjacente ».

Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et au Conseil de sécurité de l’ONU, le ministère syrien des Affaires étrangères a protesté contre l’établissement par la Turquie d’une « zone de sécurité » à l’intérieur du territoire syrien, soulignant que « cette mesure est une   forme d’agression à son encontre ».

Pour sa part, l’Iran, autre allié de Damas, s’est opposé à la volonté de la Turquie de mener une opération militaire à l’intérieur du territoire syrien, affirmant que « toute action militaire de la part de n’importe quel pays sur le territoire contre tout autre pays est une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale du pays attaqué ».

Recommandé pour vous