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Politique monétaire : BAM maintient son taux et revoit sa projection de croissance

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Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni mardi 21 juin à Rabat, a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 1,5%. Pour ce qui est de la croissance de l’économie, elle devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, ralentir à 1% cette année puis s’accélérer à 4% en 2023.

Après avoir analysé l’évolution de la conjoncture internationale et nationale qui restent marquées en particulier par l’enlisement de la guerre en Ukraine, la persistance de l’inflation à des niveaux exceptionnellement élevés et la détérioration des perspectives économiques, le Conseil de la banque centrale nationale a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire et ce, pour continuer de soutenir l’activité économique. Il a décidé en conséquence de garder le taux directeur inchangé à 1,50%, tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture nationale et internationale, indique BAM dans un communiqué publié à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2022.

Sur le volet de l’inflation, tirés principalement par la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que par l’accélération de l’inflation chez les principaux partenaires commerciaux, les prix à la consommation ont connu une hausse sensible au cours des quatre premiers mois de l’année avec une progression moyenne de 4,5% en glissement annuel. Cette tendance devrait se poursuivre à court terme, l’inflation devant atteindre, selon les projections de la Banque, 5,3% pour l’ensemble de cette année avant de décélérer à 2% en 2023. Sa composante sous-jacente atteindrait 5,2% en 2022 puis reviendrait à 2,5% l’année prochaine.

Pour ce qui est des perspectives de croissance, et en raison des conditions climatiques défavorables, la production céréalière reculerait en 2022, selon les estimations du Département de l’Agriculture, de 69% à 32 millions de quintaux. La valeur ajoutée agricole devrait ainsi chuter de 15% cette année avant de s’améliorer de 12,9% en 2023 sous l’hypothèse d’une récolte céréalière moyenne de 75 millions de quintaux. S’agissant des activités non agricoles, leur croissance devrait se consolider à 3,8%, favorisée par l’assouplissement des restrictions sanitaires, et retrouverait son rythme tendanciel en 2023 avec une progression de 2,8%.

Ainsi, après le rebond remarquable de 7,9% enregistré en 2021, la croissance de l’économie nationale devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, ralentir à 1% cette année puis s’accélérer à 4% en 2023.

Au plan des comptes extérieurs, les importations s’accroitraient de 24,2% en 2022 en lien essentiellement avec l’alourdissement de la facture énergétique qui atteindrait 122,4 Mrds DH et l’augmentation prévue des acquisitions des produits bruts et des demi-produits. En 2023, la hausse se limiterait à 0,3%, sous l’effet en particulier de la baisse attendue des cours des produits énergétiques. En parallèle, les exportations s’amélioreraient de 22% en 2022 et de 0,8% en 2023, portées principalement par les ventes du phosphate et dérivés et du secteur automobile qui s’établiraient respectivement à 102,7 Mrds DH et 114,7 Mrds DH en 2023. Bénéficiant de la réouverture des frontières et du lancement de l’opération Marhaba, les recettes de voyage connaitraient une reprise graduelle, passant de 34,3 Mrds DH en 2021 à 54,3 Mrds DH en 2022 et à 70,9 milliards en 2023. Après un niveau record de 93,7 Mrds DH enregistré en 2021, les transferts des MRE reviendraient progressivement à leur niveau d’avant crise, totalisant 87,3 Mrds DH en 2022 et 84 Mrds DH en 2023. Dans ces conditions, le déficit du compte courant se creuserait à 4,9% du PIB en 2022, après 2,3% en 2021, avant de s’alléger à 3,8% en 2023.

Concernant les IDE, les recettes avoisineraient l’équivalent de 3% du PIB sur l’horizon de prévision. Au total, et sous l’hypothèse notamment de la concrétisation des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 342,5 Mrds DH à fin 2022 et à 346,4 Mrds DH à fin 2023, assurant ainsi une couverture autour de 6 mois d’importations de biens et services.

Sur le volet des finances publiques, l’exécution budgétaire au titre des cinq premiers mois de l’année fait ressortir une amélioration de 25,5% des recettes ordinaires portée par l’augmentation du produit fiscal et des financements spécifiques. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 16,6% reflétant en particulier la hausse de la charge de compensation. Tenant compte notamment de ces réalisations et de la mobilisation exceptionnelle annoncée de ressources à travers les mécanismes de financement spécifiques et les recettes de monopoles, le déficit budgétaire devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, passer de 5,9% du PIB à 6,3% en 2022 avant de s’atténuer à 5,6% en 2023.

Enfin, et pour ce qui est des conditions monétaires, le taux de change effectif réel se déprécierait de 2,8% en 2022 et de 0,9% en 2023, résultat d’un niveau d’inflation domestique inférieur à celui des partenaires et concurrents commerciaux et d’une dépréciation nominale en 2022 principalement vis-à-vis du dollar. Quant aux taux débiteurs, ils poursuivent leur tendance baissière, avec une 3 nouvelle diminution au premier trimestre 2022 de 16 points de base à 4,28%. Le besoin de liquidité des banques devrait se creuser à 78,2 Mrds DH à fin 2022 puis à 91,9 Mrds DH à fin 2023, tiré par la progression prévue de la circulation fiduciaire. Concernant le crédit bancaire au secteur non financier, il devrait maintenir un rythme de croissance modéré autour de 4% en 2022 et en 2023.

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