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Présence US en Irak : L’administration Biden prêche le faux…

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«Les Irakiens sont maintenant prêts à se tenir debout et à se protéger eux-mêmes. Nous n’avons plus besoin des troupes de combat américaines», confiait le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, au Washington Post le 17 juillet.
En prévision de la visite du chef d’État irakien à Washington prévue le 26 juillet, des officiels américains et irakiens ont annoncé que la mission de combat américaine en Irak prendrait fin en décembre 2021.
Sur le papier, c’est une première depuis 2014, date à laquelle les États-Unis sont intervenus en Irak pour faire face à Daech, à la demande du gouvernement irakien.
Alors que la menace de Daech perdure et que les milices chiites continuent de jouer leur partition dans le pays, cette fin de mission ne devrait pourtant pas changer grand-chose du point de vue sécuritaire, explique A.Bakawan, directeur du Centre français de recherche sur l’Irak (CFRI). «En réalité, depuis janvier 2018 et la chute du califat territorial de Daech, les forces américaines ne combattent plus. Elles entraînent, supervisent, contrôlent le ciel, mais ne se battent plus au sol», clarifie-t-il.
«Même lors des missions à risque, les forces spéciales américaines ne font que superviser les forces spéciales irakiennes», poursuit le chercheur. Cette «fin de mission» n’aurait donc qu’une valeur militaire très relative, ne bouleversant en rien l’équilibre des forces sur le théâtre irakien, et bien peu le déroulement des opérations menées par les forces gouvernementales irakiennes.

Dès lors, l’annonce de fin de la mission de combat US en Irak est surtout un cadeau politique fait par J.Biden à son homologue Moustafa al-Kazimi. Ce dernier fait face à d’importantes pressions politiques des parlementaires chiites, mais aussi des milices chiites, pour pousser les États-Unis hors d’Irak. En témoigne le texte non contraignant voté en janvier 2020 à l’Assemblée, demandant le départ des troupes US, ainsi que les salves de roquettes régulièrement tirées près des positions américaines dans le pays.Tout aussi symboliquement, J.Biden devrait aussi tirer des dividendes politiques de son annonce. Mais chez lui cette fois. En effet, la démarche s’inscrit dans la logique défendue par le pensionnaire de la Maison-Blanche de retrait américain à terme du Moyen-Orient. Sans perdre de capacité opérationnelle, J.Biden pourra se targuer d’une forme de retrait.
Tiraillé entre les deux camps, le chef d’État irakien tenterait ainsi de capitaliser politiquement sur cette fin de mission de combat américaine pour asseoir sa légitimité politique et militaire. Il désire ne plus être vu comme un énième dirigeant inféodé à Washington. Ainsi espérerait-il pouvoir dire à son opposition politique et militaire pro-iranienne: «Vous n’avez plus d’excuses, vous êtes obligés de vous plier au jeu politique légal irakien», résume le directeur du CFRI. «Ce n’est pas pour rien que les États-Unis ont construit un consulat à Erbil et que leur plus grande ambassade dans le monde se trouve à Bagdad», rappelle-t-il.
Une analyse qui vaut plus largement pour le Moyen-Orient, où Washington est toujours solidement implanté. Outre les 900 soldats en Syrie les 2.500 hommes en Irak et les troupes résiduelles qui stationneront encore en Afghanistan à la fin du mois d’août, l’armée américaine dispose de nombreuses bases régionales.

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