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Présides occupés : Lorsque les députés espagnols tentent de se rassurer

Assurément, la teneur des accords conclus entre Rabat et Madrid à l’occasion de la visite de Pedro Sanchez, chef de l’Exécutif espagnol, à Rabat et sa rencontre avec le Souverain, continuent à nourrir les inquiétudes dans le landernau politique espagnol. La réouverture des points de passage entre le Maroc et les Présides spoliés de Sebta et Melillia n’a en rien dissipé les craintes de milieux espagnols qui soupçonnent le chef de file de la formation socialiste (PSOE) de rétention d’information quant à l’avenir de ces dernières colonies espagnoles.

Le débat n’en finit pas d’agiter les politiques espagnols quant à l’opportunité d’intégrer Ceuta et Melilla dans la zone Schengen. Pourtant, il s’agit-là d’un faux débat, ceux qui l’alimentent prêchant le faux pour s’assurer du maintien des Présides occupés sous souveraineté espagnole. Réagissait à une question écrite de l’eurodéputé espagnol, José Ramón Bauzá de Ciudadanos, Bruxelles a lancé un pavé dans la mare. En assurant que «le système Schengen s’applique déjà intégralement à l’ensemble du territoire espagnol, y compris les villes de Ceuta et Melilla. Les frontières de Ceuta et Melilla avec le Maroc sont aussi les frontières extérieures de l’espace Schengen», comme  affirmé par Ylva Johansson, Commissaire européenne de l’Intérieur.

«Le gouvernement espagnol n’est pas tenu de formuler une telle demande. Cependant, conformément au code des frontières Schengen, des règles particulières s’appliquent aux villes de Ceuta et Melilla, selon lesquelles des contrôles d’identité et de documents doivent être effectués au départ de Ceuta et Melilla vers l’Espagne péninsulaire ou d’autres pays de l’espace Schengen», a-t-elle expliqué. «Etant donné que la norme Schengen s’applique déjà à Ceuta et Melilla, la Commission ne voit pas la nécessité de prendre de telles mesures. Il incombe aux Etats membres de veiller à ce que le contrôle aux frontières extérieures soit effectué conformément au code frontières Schengen», ajoute la technocrate de l’UE.

Y. Johansson a révélé, par ailleurs, dans sa réponse qu’«en vue de renforcer la coopération en matière de migration avec le Maroc,  la Commission européenne et le Service européen pour l’action extérieure ont participé à la réunion informelle des hauts fonctionnaires sur la migration à Rabat les 17 et 18 mars 2022, préparée en coopération avec les Etats membres».

A cette occasion, les deux parties ont réaffirmé leur volonté d’intensifier davantage leur coopération dans un large éventail de domaines liés à la migration, comme dans la gestion des frontières. Elles se sont engagées à «se rencontrer régulièrement pour faire le point sur la coopération et les progrès réalisés», souligne la Commissaire.

La mise au point de la représentante de Bruxelles intervient alors qu’en Espagne, les partis de droite insistent auprès du gouvernement Sanchez d’intégrer Sebta et Melilla dans l’espace Schengen. La dernière proposition dans ce sens porte la signature des députés du Parti Populaire dont le leader s’est empressé de visiter les Présides à la veille de l’ouverture des postes-frontière séparant les villes de Sebta et Melillia de leur prolongement naturel. Le débat est toujours nourri autour de cette question à la Chambre basse du Parlement.

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