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Réconcilation maroco-espagnole : Le processus en mal de mûrissement

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C’est depuis la tribune de la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU que le chef du gouvernement espagnol a tenu à rassurer la partie marocaine sur sa volonté de normaliser les relations. Pedro Sanchez qui a défendu la position de Madrid d’accueillir Brahim Ghali, séparatiste en chef du Polisario, pour des raisons médicales, s’est même félicité de ce qu’il a appelé « grande opportunité » qui s’offre aux deux royaumes pour rétablir « de bonnes relations ».

Le discours prononcé jeudi 23 septembre par Pedro Sanchez a fait l’impasse, pour la troisième fois consécutive, sur «le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui». Précisant toutefois qu’ «il est nécessaire de parvenir à une solution politique qui doit être juste, durable et mutuellement acceptable sur le Sahara occidental, comme établi par les résolutions du Conseil de sécurité». Tout en précisant que «l’Espagne continue de défendre la centralité des Nations unies, nous soutenons les efforts du Secrétaire général» de l’ONU.
La dernière fois que le responsable espagnol avait plaidé pour l’ «autodétermination du peuple du Sahara occidental» remonte à 2018. Une solution revendiquée en 2016 par le roi Felipe VI devant l’Assemblée générale des Nations unies.
En tout cas, en Espagne, les réponses apportées par le chef du gouvernement sur l’accueil de B. Ghali, n’ont pas convaincu le Parti Populaire. Pablo Montesinos, vice-secrétaire de communication au PP, s’est inscrit en faux contre la version donnée par le chef du gouvernement, pointant des «contradictions» dans la trame du récit officiel, rapportent des médias ibériques.
«Ils l’amènent (Brahim Ghali, ndlr) secrètement à la base de Saragosse et ensuite secrètement à La Rioja, sans qu’il y ait aucune trace» sur ces deux passages, s’est étonné P. Montesinos dans des déclarations faites à la presse. «Les explications» de P. Sanchez «sont irrespectueuses envers les Espagnols», a-t-il estimé. Le responsable du PP a appelé le gouvernement à répondre aux questions des députés à la Chambre des représentants. Le PP prévoit en effet de soulever cette affaire lors du débat de la semaine prochaine en présence de Pedro Sanchez et du chef du parti, Pablo Casado.
Quelques heures après la convocation par la justice espagnole de l’ancienne ministre des Affaires étrangères en tant que «mise en cause» dans l’affaire de l’accueil de B. Ghali, le PP a réclamé de révéler l’identité du véritable donneur d’ordre. La formation de droite assure que le limogeage d’Arancha González Laya, ex-patronne de la diplomatie espagnole, avait pour objectif de «camoufler le grand scandale de l’entrée et de la sortie d’Espagne du chef du Polisario».
A Rabat, on signale que l’entrevue virtuelle programmée mercredi 22 septembre, entre Nasser Bourita et José Manuel Albares s’est résumée à un appel téléphonique, au cours duquel, les deux responsables ont convenu de se «voir prochainement», rapporte des médias ibériques, citant des sources diplomatiques à Madrid. La date de la réunion, tant attendue depuis le limogeage d’A. Gonzalez, n’a pas encore été arrêtée.
Au MAEC, point de trace de la conversation téléphonique avec le ministre espagnol des Affaires étrangères. Sur son compte Twitter, José Manuel Albares a fait état de ses nombreuses rencontres avec des personnalités politiques qu’il a tenues en marge de la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU, sans pour autant évoquer ses entretiens avec son homologue marocain.
La semaine dernière, le ministre espagnol des Affaires étrangères s’est félicité «des signes qui sont bien plus que prometteurs» annonçant une reprise des relations entre le Maroc et l’Espagne. Des relations lourdement impactées par la crise politique née suite à l’hospitalisation du chef du Polisario en catimini à Logroño.

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