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Réconciliation au Soudan du Sud : La magie de Khartoum a pris

Grâce à la médiation Khartoum, Salva Kiir, président du Soudan du Sud; et son rival Riek Machar, vice-président, ont signé dimanche 3 avril un accord militaire clé dans le cadre de l’accord de paix de 2018, sur lequel les négociations achoppaient depuis des semaines.

Quatre ans après la signature d’un accord de paix pour mettre un terme au conflit au Soudan du Sud, le pire aura été évité grâce à la médiation de Khartoum. Le processus de paix semble relancé depuis dimanche, comme l’atteste la photo montrant S. Kiir tenant la main de R. Machar et du général Mohammed Hamdan Dogolo, alias « Hemedti » . C’est cet envoyé de Khartoum qui a amené les deux frères-ennemis à dégager un terrain d’entente, alors que l’un boudait l’autre depuis des mois.

L’accord de paix sud-soudanais s’illustre par les arrangements de sécurité qui auraient dû être mis en œuvre depuis plus de deux ans. Il s’agit de la création d’une armée unifiée, qui est au cœur de l’accord de paix, mais aussi une source de blocages. S. Kiir et R. Machar ne parvenaient pas à tomber d’accord sur la composition de la structure de commandement des forces armées unifiées. Blocage dépassé. La disposition signée dimanche prévoit que 60% des postes de commandement reviennent au camp de S. Kiir et 40% à l’opposition. Les nominations doivent avoir lieu dans moins d’une semaine. « C’est un compromis au nom de la paix », affirme Puok Both Baluang, porte-parole de R. Machar. Ce dernier désirait en effet que l’opposition occupe 50% des postes de commandement, mais il a dû faire des concessions, car il a été affaibli sur le terrain. Ces derniers temps, il a perdu des bases et enregistré des défections parmi ses hommes.

L’accord signé prévoit aussi la formation de cette nouvelle structure de commandement, les forces armées unifiées devront être diplômées dans un délai de deux mois. Le texte appelle également les signataires à respecter le cessez-le-feu et prévoit des rencontres régulières entre les parties pour « construire la confiance ».

Le parti de R. Machar va donc reprendre sa participation aux instances de mise en œuvre de l’accord de paix, qu’il avait suspendue mi-mars en guise de protestation face aux « attaques » qu’il dénonçait contre ses bases. 

Reste à voir si cet accord sera suivi d’effets et s’il tiendra son calendrier ambitieux. Un premier contingent de forces unifiées doit être diplômé dans les deux mois.

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