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Réconciliation inter-soudanaise : L’UA claque la porte

Mardi 21 juin, l'ambassadeur de l'Union africaine et le gouverneur du Darfour, allié de la junte au pouvoir depuis le coup d'État du 25 octobre, ont violemment dénoncé les discussions parallèles visant à faire dialoguer les militaires et l'opposition civile, qui continue de refuser tout partage du pouvoir et toute négociation avec les putschistes.

Mohamed Belaïche, ambassadeur de l’Union africaine, n’a pas mâché ses mots mardi soir, lors du point de presse de dernière minute organisé pour annoncer son « retrait » du dialogue tripartite initié avec l’ONU et l’organisation régionale Igad. « L’Union africaine ne peut pas poursuivre ces discussions malhonnêtes, opaques, qui écartent des participants ou les traitent de façon injuste », dit-il. Un retrait « de certaines activités » seulement, a toutefois précisé l’ambassadeur dans la matinée.

Minni Minnawi, gouverneur du Darfour et leader d’un mouvement rebelle, désormais allié à la junte militaire, a clairement dénoncé les discussions parallèles – « sous la table » même – entre les Forces de la liberté et du changement, la principale coalition de l’opposition civile, et une délégation de militaires, sous le patronage des États-Unis et de l’Arabie saoudite.

Une première réunion inédite avait eu lieu le 10 juin et une nouvelle invitation a été lancée pour une nouvelle rencontre. Mais l’Union africaine et M. Minnawi sont formels : selon eux, celles-ci sont, à terme, vouées à exclure des acteurs politiques majeurs d’une possible solution à la crise.

Plutôt, les forces issues de la révolution de 2019 assument un refus commun de transiger avec les militaires. Leur principe a été écrit noir sur blanc dimanche par les deux plus vieux partis politiques du pays, le parti Oumma et le Parti démocratique unioniste. Deux partis longtemps rivaux mais qui, signe des temps, ont rédigé un texte commun, appelant « au renversement du régime putschiste » et à une Constitution où les autorités seront « entièrement civiles » et les militaires « éloignés de la politique ».

Le même jour, les Forces de la liberté et du changement ont répondu la même chose à l’invitation du Mécanisme international. C’étaient déjà les termes du Parti communiste, qui s’est entendu sur ce sujet avec les deux rébellions principales du Kordofan et du Darfour le mois dernier. Quant aux Comités de résistance, ils ont déjà publié une Charte de transition excluant les militaires. Et pas plus tard que mardi, ils ont répété le même mot d’ordre.

En réaction à leur absence, les facilitateurs internationaux n’ont pu que répondre en termes vagues, laissant comme l’émissaire de l’Igad « la porte ouverte » à tous ou disant comme le chef de la mission de l’ONU qu’ils n’essaieraient pas « d’imposer quoi que ce soit aux Soudanais ». Mais aussi, comme le négociateur de l’UA Mohammed Hacen ould Lebatt, qu’on ne « pouvait imaginer une solution politique » en leur absence.

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