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Russie vs OTAN : Ce qu’en pense le père de la Perestroïka

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Michael Gorbatchev, initiateur de la perestroîka et de la glanost, et dernier dirigeant de l'Union soviétique a estimé le 24 décembre que les Etats-Unis s'étaient «proclamés vainqueurs de la Guerre froide» et que l'élargissement de l'OTAN était né de la volonté de l'Occident de «bâtir un nouvel empire».

La crise russo-occidentale actuelle trouve son origine dans l’«arrogance» américaine après la chute de l’URSS, a jugé le 24 décembre son dernier dirigeant, M. Gorbatchev, à la veille du trentième anniversaire de sa démission, qui marqua la fin formelle de l’Union soviétique.
Dénonçant «le triomphalisme» de Washington, M. Gorbatchev, âgé de 90 ans, s’est exprimé en ces termes auprès de l’agence de presse RIA Novosti : «Ça leur est monté à la tête, l’arrogance, l’autosatisfaction, ils se sont proclamés vainqueurs de la Guerre froide alors qu’on avait ensemble sauvé le monde de la confrontation […] Comment peut-on espérer des relations d’équité avec les Etats-Unis, avec l’Occident, dans cette situation ?»
Selon lui, le camp occidental voulait «bâtir un nouvel empire» et «c’est là qu’est née l’idée de l’élargissement de l’OTAN».
L’élargissement de l’Alliance atlantique à des pays de l’ex-bloc de l’Est dès les années 1990 est d’ailleurs, selon Vladimir Poutine, la cause profonde de la crise russo-occidentale.
Le président russe a à ce propos suggéré aux Etats-Unis et à ses alliés la signature de traités interdisant notamment tout élargissement futur de l’Alliance à l’est, ainsi que les activités militaires proches de la frontière russe, dans les pays de l’ancien espace soviétique.
Washington, qui juge nombre de ces revendications inacceptables, a néanmoins accepté des pourparlers pour permettre une désescalade.
Les Etats-Unis et l’Union européenne accusent Moscou d’avoir massé des troupes aux frontières de l’Ukraine et menacent la Russie de sanctions économiques sans précédent en cas d’agression. Des accusations régulièrement balayées par Moscou qui dément catégoriquement, expliquant vouloir assurer sa sécurité face à des «provocations» de Kiev et des Occidentaux.
M. Gorbatchev a salué les pourparlers prévus en janvier. «Je les soutiens et j’espère qu’il y aura un résultat », a dit l’ancien maitre du Kremlin qui avait démissionné de son poste de président de l’URSS le 25 décembre 1991, marquant ainsi la fin formelle de cet Etat fédéral. Quelques jours plus tôt, les dirigeants de la Biélorussie, de la Russie et de l’Ukraine avaient unilatéralement annoncé la fin de l’Union soviétique.
V. Poutine a à plusieurs reprises qualifié la chute de l’URSS de «plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle». Pour de nombreux Russes, la disparition de cet ensemble né en 1922 et la crise économique et sociale qui a suivi demeurent un traumatisme.
Par ailleurs, Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a adressé une nouvelle critique à l’OTAN qui, selon elle, a soutenu ce qu’elle qualifie de «croisade» de l’Ukraine contre sa propre population. Comme le note la diplomate russe, il y a environ 10 000 spécialistes militaires étrangers en permanence en Ukraine, dont 4 000 d’entre eux viennent des Etats-Unis. «Il est profondément regrettable que les pays de l’OTAN soutiennent pleinement les actuelles autorités ukrainiennes dans cette folie absolue. Est-ce une croisade contre leur propre population ?», s’est interrogée la porte-voix de Moscou lors d’une conférence de presse. Elle a par ailleurs dénoncé l’omerta médiatique concernant le fait que la présence militaire étrangère en Ukraine augmente d’année en année.
«Plus il y a de spécialistes militaires [sur le sol ukrainien], plus le budget militaire de Kiev est important et plus la quantité d’armes qui y sont fournies est importante, et par conséquent, beaucoup plus fréquemment nous entendons des explosions non seulement sur la ligne de contact mais dans les secteurs des infrastructures civiles», a précisé la diplomate. Et d’ajouter : «Au lieu de mettre fin à la guerre civile qui dure depuis déjà huit ans, Kiev se prépare apparemment à résoudre par la force le problème du Donbass, comme ils appellent cela.»
Le 17 décembre, en prononçant un discours devant la Rada, Denys Chmyhal, Premier ministre ukrainien, a annoncé l’augmentation du budget militaire du pays l’année prochaine jusqu’à presque 12 milliards de dollars.

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