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Sanglant vendredi à Al-Qods : La résistance palestinienne fait valoir ses « lignes rouges »

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Un vendredi pas comme les autres en Palestine. En dépit des mises en garde palestiniennes, les forces d’occupation israéliennes ont totalement vidé la mosquée d’Al-Aqsa de ses fidèles, après l’avoir prise d’assaut, en cette mi-avril. Au moins 150 Palestiniens auraient été blessés lors d'affrontements sur l'Esplanade des Mosquées à Al-Qods, un bilan devant être revu à la hausse. Le monde arabe a réagi du bout des lèvres pour dénoncer cette forfaiture. Autant dire que les Palestiniens ne doivent compter que sur eux-mêmes pour s’affranchir du joug colonial.

Au moins «153 blessés Palestiniens ont été transférés» dans des hôpitaux d’Al-Qods et plusieurs «dizaines» d’autres ont été traités in situ, a fait savoir le Croissant-Rouge palestinien à propos de ces violences dans la Vieille ville d’Al Qods, située dans un secteur occupé depuis 1967 par Israël.

Selon le correspondant de la télévision AlMayadeen, « les forces d’occupation ont tiré des grenades assourdissantes, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les fidèles, blessant un certain nombre d’entre eux » tout en ajoutant « les forces d’occupation ont poursuivi les fidèles, les ont battus et ont chassé la plupart d’entre eux des cours de la mosquée sainte, et ont fermé toutes les portes qui y mènent, à l’exception de Bab Hatta ».

Selon le Croissant-Rouge palestinien, « plus de 152 fidèles, dont plusieurs grièvement atteints, ont été blessés à la suite de l’incursion des forces d’occupation dans la mosquée d’Al-Aqsa », précisant que « la plupart des blessures étaient concentrées dans les zones supérieures des corps. » On signale aussi que « les forces d’occupation entravent le travail des ambulances qui veulent atteindre la zone de Bab Al-Asbat », a précisé Al-Mayadeen.

Les forces d’occupation ont pour leur part annoncé la blessure de 3 de leurs membres lors de leurs agressions contre les fidèles à Al-Aqsa. Et de faire savoir « les forces d’occupation sont largement déployées dans les environs de la mosquée Al-Aqsa. Elles ont en outre attaqué la mosquée Al-Qibli dans laquelle se trouvaient des fidèles. 450 d’entre eux ont été arrêtés et transférés vers un centre de détention israélien ». Un des témoins sur place a raconté que « les forces d’occupation ont menotté des dizaines de jeunes hommes à l’intérieur de la mosquée Al-Qibli en vue de leur arrestation », soulignant que « les forces d’occupation ont agressé tous les fidèles retranchés à l’intérieur de la mosquée ». L’Association des prisonniers Wa’ed a qualifié « de crimes de guerre l’arrestation et l’agression des blessés à Al-Aqsa, appelant à une intervention urgente des instances internationales ».

Les forces d’occupation ont érigé des barricades de fer près de la porte de Damas (Bab al-Amud), afin de bloquer les routes permettant aux fidèles d’atteindre la mosquée Al-Aqsa, en particulier depuis le nord. Al-Mayadeen a fait savoir aussi que « les forces d’occupation ont fermé la route menant à la porte Al-Asbat, l’une des portes de la mosquée Al-Aqsa, pour empêcher l’arrivée des fidèles ».

Dans le même contexte, Fadi Al-Hadmi, ministre des affaires d’AlQuds, a condamné la prise d’assaut de la mosquée Al-Aqsa par les forces d’occupation israéliennes et l’agression contre des fidèles, tenant l’occupation pleinement responsable des répercussions de cette incursion. Il a souligné que ce qui s’était passé était une « violation flagrante du statut historique de la mosquée d’Al-Aqsa », appelant à « une protection internationale du peuple palestinien contre l’oppression exercée par l’occupation ». La présidence palestinienne a condamné l’incursion des forces d’occupation israéliennes dans la mosquée d’Al-Aqsa, et a appelé à « une intervention internationale immédiate pour stopper les attaques israéliennes ». Nabil Abou Rudeineh, porte-parole de la présidence palestinienne, a affirmé que « ce qui se passe depuis l’incursion dans l’esplanade de la mosquée al-Aqsa et l’entrée des forces d’occupation dans la mosquée Al-Qibli est un fait dangereux et une profanation des lieux saints, et cela équivaut à une déclaration de guerre contre notre peuple palestinien ». « L’intervention immédiate de toutes les parties internationales pour arrêter cette agression israélienne barbare contre la mosquée al-Aqsa est nécessaire, afin de ne pas perdre le contrôle de la situation », a ajouté le porte-parole palestinien. Tout en expliquant que le peuple palestinien « ne permettra pas aux forces d’occupation et aux colons israéliens de monopoliser la mosquée al-Aqsa et il la défendra que qu’en soit le prix ».

Pour sa part, le ministère palestinien des Waqfs et des Affaires religieuses, a déclaré que ce qui s’est passé à la mosquée al-Aqsa pourrait favoriser le déclenchement d’une « guerre de religion ». Le même ministère a fait savoir que « ce que le gouvernement d’occupation a commis, s’inscrit dans ses visions de colonisation visant à contrôler la mosquée Al-Aqsa avec son esplanade, ses installations, ses bâtiments et ses mosquées, et à satisfaire les colons qui œuvrent jour et nuit pour en prendre le contrôle. » Le communiqué a condamné ce qu’il a qualifié de « profanation de la mosquée al-Aqsa en général, et de profanation de la mosquée Al-Qibli, en brisant ses fenêtres et en y faisant incursion tout en étant chaussés ».

Depuis Gaza, Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Mouvement de résistance islamique Hamas, a condamné l’incursion israélienne dans la mosquée Al-Aqsa. Il a déclaré dans un communiqué, cité par l’Agence Anadolu que « devant la transgression sioniste et l’incursion dans la mosquée bénie al-Aqsa, il n’y a que deux options : soit l’occupation, l’oppression et les sacrifices dans la mosquée al-Aqsa, soit la résistance et l’affirmation du caractère islamique de Jérusalem et de sa mosquée al-Aqsa ». Et d’ ajouter que « nous, le peuple palestinien et la nation islamique, sommes ceux qui décident, et notre décision est de défendre et de protéger la sainte mosquée al-Aqsa quel qu’en soit le prix. Il n’y a pas de place pour les envahisseurs dans notre Al-Quds et notre Al-Aqsa, et nous gagnerons cette lutte de la volonté et de l’identité, peu importe le temps que cela prendra ».

Les factions de la résistance palestinienne à Gaza ont appelé à une marche de masse après la prière du vendredi, en soutien à Al-Quds et à la Cisjordanie.

Mes factions palestiniennes de Gaza ont annoncé, la veille jeudi, « une mobilisation populaire générale dans tous les endroits où se trouve le peuple palestinien dans la diaspora et à l’intérieur des territoires palestiniens ». Elles ont également décidé de « maintenir la salle des opérations conjointes en session permanente pour suivre l’évolution de la situation et prendre les mesures nécessaires », soulignant leur « unité face à l’occupation et à l’agression ».

En Cisjordanie occupée, le ministère palestinien de la Santé avait annoncé, à l’aube de vendredi, que le jeune Shawkat Kamal Abed, a succombé des suites de ses blessures subies la veille à Jénine. Quelque 35 jeunes Palestiniens ont été asphyxiés par des gaz toxiques alors qu’ils affrontaient les forces d’occupation israéliennes à Beita, au sud de Naplouse.

Vendredi, Al-Mayadeen a rapporté, en citant des sources exclusives, que « l’Egypte était en contact avec la direction du mouvement Hamas depuis le matin, afin de discuter des développements à al-Qods occupée et de la situation générale en Palestine occupée ». Les sources ont confirmé que « le Caire a transmis plus d’un message israélien exhortant au calme à l’adresse du chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, et d’un membre du bureau politique du mouvement, Rawhi Mushtaha à Gaza », ajoutant que « le Hamas a informé la partie égyptienne que ce qui s’est passé était inacceptable. » Et ont souligné que « le Hamas a souligné la nécessité de mettre fin à l’idée de diviser la mosquée Al-Aqsa, en termes de temps et d’espace, en particulier la question des sacrifices ». Plus, on assure que « le Hamas a souligné que l’équation de Gaza et d’al-Qods existe toujours, et qu’il n’est pas question de renoncer aux exploits de la bataille de Saif al-Qods », notant que « le Caire doit exiger la libération des détenus de la mosquée Al-Aqsa aujourd’hui, instamment. »

Les sources ont souligné que « le Hamas a confirmé que l’équation Jénine-Gaza tient toujours et pas question d’y renoncer », ajoutant que « la répétition de la profanation de la mosquée Al-Aqsa ferait à nouveau exploser la situation, et qu’il n’est pas question de séparer Gaza d’al-Qods. » Et indiqué que « le Hamas a confirmé que l’occupation lit mal la situation en ce qui concerne la bande de Gaza, et que les factions établissent des lignes rouges qui ne peuvent pas être franchies ». Elles ont ajouté que « les factions de la résistance palestinienne se sont mises d’accord pour répondre à l’occupation à différents niveaux et que toute tentative de la part de l’ennemi de nous tromper, en ce qui concerne la mosquée Al-Aqsa, renversera les rôles ».

En ce vendredi, « 50 000 fidèles ont effectué la prière du vendredi à la mosquée Al-Aqsa, selon des estimations préliminaires », a-t-on signalé, en dépit des forfaits commis par la soldatesque israélienne.

A signaler que Tor Wennesland, médiateur de l’ONU pour le Proche-Orient, s’est dit «fortement préoccupé» par la «détérioration» de la sécurité à Jérusalem, appelant «à une désescalade immédiate [afin] d’éviter de nouvelles provocations par des radicaux».

«Nous n’avons aucun intérêt à ce que le Mont du Temple devienne le centre de violences. Cela nuirait à la fois aux musulmans sur place et aux juifs au Mur des Lamentations», a commenté Omer Bar-Lev, ministre israélien de la sécurité publique, membre de la coalition hétéroclite (gauche, droite, centre, arabe) du Premier ministre Naftali Bennett qui a perdu la semaine dernière sa majorité au Parlement avec le départ d’une députée de droite.

Peu avant le début du mois du ramadan, le 2 avril, de hauts responsables d’Israël et de Jordanie – le premier pays contrôlant l’accès à l’Esplanade des Mosquées, le second administrant ce lieu saint musulman – ont multiplié les contacts afin d’éviter de nouveaux heurts sur place pendant le mois sacré. Ces affrontements sur l’Esplanade des Mosquées, qui coïncident cette année avec le début des célébrations chrétienne de Pâques et juive de Pessah, s’ajoutent à des semaines de tensions en Israël et en Cisjordanie occupée.

Depuis le 22 mars, Israël a été frappé par quatre attaques, les deux premières menées par des Arabes israéliens aux liens présumés avec l’organisation djihadiste de l’Etat islamique, et dont les trois auteurs ont été tués par les forces israéliennes. Deux autres attaques ont été perpétrées dans la région de la métropole Tel-Aviv par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine, en Cisjordanie.

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