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Secret défense : Le Maroc épinglé par Transparency International

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Dans l’indice de transparence et de gouvernance du secteur de la défense établi par Transparency International, le Maroc est placé dans une zone grise. Il partage avec les pays de la zone MENA plusieurs caractéristiques en termes d’intégrité gouvernementale. Autant dire que le risque de corruption, selon les indices de l’ONG, est omniprésent…

Transparency International a dévoilé, récemment, son indice d’intégrité gouvernementale dans le secteur de la défense (GDI), qui évalue la qualité des contrôles institutionnels pour gérer le risque de corruption dans les institutions de défense et de sécurité.
Il s’agit d’une «évaluation détaillée de l’intégrité des institutions de défense nationale», basée sur des «preuves provenant d’une grande variété de sources et de personnes interrogées dans 77 domaines».
Composé de 77 questions distinctes, chacune divisée en un certain nombre d’indicateurs, totalisant plus de 200 points de données pour chaque évaluation de pays, le GDI, dont les données ont été publiées entre octobre 2019 et novembre 2021, classe ainsi les pays selon six niveaux de risques.
Pour l’édition 2020, le GDI classe ainsi le Maroc dans la catégorie « F » avec «risque critique», obtenant une note de 10 sur 100. Le royaume recueille ainsi une note de 11 pour le risque politique, 22 sur 100 pour le risque financier (risque très élevé), 7 sur 100 pour le risque personnel, 0 sur 100 pour le risque opérationnel et 8 sur 100 pour le risque d’approvisionnement.
«Le Maroc est confronté à un risque de corruption critique dans ses institutions de défense, avec peu ou pas d’accès à l’information ou à un examen minutieux du secteur de la défense dans tous les domaines de risque», expliquent les rédacteurs du rapport qui se réfèrent aux informations recueillies entre juillet 2018 et septembre 2019. Le rapport reconnaît, cependant, que le Maroc «obtient de bons résultats en ce qui concerne le respect des normes internationales (Convention des Nations unies contre la corruption) et les contrôles sur les liens du secteur privé avec l’armée et la défense».
Au Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), 13 Etats parmi les 15 de la région évalués par l’édition 2020, reçoivent la note de E ou F, soit des risques «très élevés» ou «critiques» de corruption au sein de leurs institutions de défense. Outre le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, l’Irak, le Sultanat d’Oman, le Qatar, Bahreïn et l’Arabie saoudite figurent dans la catégorie F, tandis que le Liban, la Palestine, le Kuwait et les Emirats Arabes Unis figurent dans la catégorie E. Seule la Tunisie et Israël se distinguent dans leur région, en figurant respectivement dans la catégorie D (haut risque) et B (risque modéré).
«Les secteurs de la défense dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) continuent de faire face à un risque élevé de corruption. Les institutions militaires de la région se caractérisent par un degré élevé d’exceptionnalisme en matière de défense, ce qui entraîne un manque de transparence qui empêche les acteurs de contrôle d’examiner efficacement les budgets et les politiques de défense à un moment où les dépenses de défense et les importations d’armes continuent d’augmenter», estime encore le rapport.
Dans le monde, seule la Nouvelle-Zélande figure dans la catégorie 1 avec un «très faible risque», alors que la Belgique, l’Allemagne, la Lettonie, les Pays-Bas, la Norvège, la Suisse, Taïwan et le Royaume-Uni figurent dans la catégorie B des pays à «risque faible».

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