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Sommet tripartite de Téhéran : Le processus d’Astana relancé sous un autre format

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Les présidents iranien, russe et turc ont tenu un sommet tripartite à Téhéran, et ont insisté sur « la nécessité de trouver des solutions à la crise en Syrie ». On assiste donc à la reprise du processus d’Astana sous un autre format excluant les autres parties. Le sommet tripartite intervient à l’heure où Moscou et Washington se font la guerre et après le déplacement du Président Joe Biden en Israël et en Arabie Saoudite.

Ebrahim Raisi, président iranien, a affirmé à l’ouverture de ce sommet tripartite que « les sanctions imposées à la Syrie violent la souveraineté du pays, et l’Iran condamne ces politiques contre le peuple syrien ». il a souligné que « la souveraineté, la stabilité et la sécurité de la Syrie sont une ligne rouge, et la présence américaine illégale sur le territoire syrien est la raison de son instabilité », affirmant que « la présence de l’armée syrienne aux frontières est la seule garantie de la stabilité du pays ».

E. Raisi a dénoncé « le rôle de l’occupation israélienne dans la déstabilisation de la sécurité mondiale », affirmant que « les pratiques de l’entité sioniste conduisent à la déstabilisation de la sécurité mondiale, ce qui aura des répercussions sur l’entité elle-même ».

Le président russe a déclaré de son côté que « la réunion tripartite joue un rôle clé dans le renforcement de la stabilité en Syrie et de son intégrité territoriale ». Vladimir Poutine a souligné « la nécessité de s’assurer que la communauté internationale joue un rôle plus bénéfique envers le peuple syrien, sans intérêts politiques ».

« Nous allons entamer des étapes spécifiques pour renforcer le dialogue politique syrien sur la base de nos accords de manière à ce que la Syrie puisse décider de son avenir sans ingérence extérieure », a ajouté le Maitre du Kremlin.

Le président turc a souligné, pour sa part, « la nécessité de combattre toutes les organisations terroristes », affirmant que « son pays est déterminé à le faire, et il n’y a pas de différence entre les organisations terroristes en Syrie, où elles sont toujours efficaces ».

Recep Tayyep Erdogan a ajouté que « la Turquie continuera de participer aux réunions visant à trouver des solutions à la crise en Syrie », ajoutant « nous devons fournir un soutien total pour accélérer la solution politique et diplomatique à la crise syrienne ».

Concernant les tensions dans la province syrienne d’Idlib, il a déclaré que « la Turquie comprend l’inquiétude manifeste de la présence de certaines parties à Idlib ». Concernant les réfugiés syriens sur le territoire turc, il s’est déclaré convaincu que « le peuple syrien veut un retour volontaire sur ses terres », soulignant qu’« il est injuste que l’Etat turc supporte le fardeau des déplacés ».

Le président russe et son homologue turc sont arrivés à Téhéran pour participer aux « pourparlers d’Astana » et discuter des voies d’un règlement syrien, en plus de plusieurs agendas communs. Ils ont été reçus par le guide suprême iranien de la Révolution islamique l’ayatollah Ali Khamenei.

Ce dernier a déclaré lors de sa rencontre avec le président russe que « les pays occidentaux, en particulier les États-Unis, sont plus faibles aujourd’hui qu’auparavant ». Il a souligné que « malgré leurs efforts et le montant de leurs dépenses, l’impact de leurs politiques (des pays occidentaux) dans notre région, notamment en Syrie, en Irak, au Liban et en Palestine, est devenu très faible ». Ajoutant que « l’autre problème important est le dossier syrien et l’occupation par les Américains de zones agricoles et pétrolières fertiles dans ce pays, et ce problème doit être résolu en les expulsant de ces territoires ». L’ayatollah a souligné que « la question syrienne est très importante », soulignant que « la République islamique iranienne refuse toute attaque militaire contre ce pays et soutient la nécessité de l’empêcher ».

Lors de sa rencontre avec le président turc plus tôt dans la journée, il lui a signifié que « toute attaque militaire contre le nord de la Syrie portera préjudice à la Syrie et à la Turquie, et sert l’intérêt des terroristes », soulignant qu’« il faut affronter le terrorisme, mais l’attaque militaire en Syrie profitera aux terroristes, même s’ils ne se limitent pas à un groupe en particulier. »

 « Nous considérons la sécurité et les frontières de la Turquie comme notre sécurité, et vous devriez considérer la Syrie comme votre sécurité, et la question syrienne devrait être résolue par des négociations, et l’Iran, la Turquie, la Syrie et la Russie devraient régler cette question par le dialogue », a-t-il ajouté.

A. Khamenei a souligné que « l’Iran est triste pour ce qui arrive aux gens ordinaires pendant la guerre, mais dans le cas de l’Ukraine, s’il n’y avait pas eu la décision russe, l’autre côté aurait allumé la mèche de la guerre ». Il a expliqué que « les pays de l’OTAN ne connaissent pas de frontières, et si la route leur était ouverte et s’ils n’étaient pas confrontés en Ukraine, ils auraient déclenché la guerre tôt ou tard sous le prétexte de la Crimée ».

« La coopération irano-russe est à long terme, et elle est grandement dans l’intérêt des deux pays », a ajouté l’ayatollah Khamenei.

Au cours de la rencontre, le dirigeant iranien a salué « les positions récentes du président russe contre les sionistes », notant que « les Américains sont arrogants et trompeurs » et que « l’une des raisons de l’effondrement de l’Union soviétique a été de tomber dans le piège des politiques américaines trompeuses. »

L’ayatollah Khamenei a salué « la politique d’indépendance de Poutine sous son mandat », s’adressant à lui en disant : « Durant l’ère de votre honneur, la Russie préserve son indépendance ». Le guide iranien a également souligné que « le dollar doit être retiré des transactions internationales petit à petit ».

V. Poutine a assuré à l’ayatollah que « personne ne veut la guerre » et qu’ «il considère la perte de vies humaines comme une grande tragédie, mais le comportement de l’Occident ne nous a laissé d’autre choix que de réagir ».

Le président russe a informé le guide iranien sur « les facteurs et les racines des différences entre la Russie et l’Ukraine, en particulier les actions provocatrices de l’Occident et des États-Unis ces dernières années contre Moscou, y compris le coup d’État en Ukraine ».

Il a également évoqué la politique expansionniste de l’OTAN, soulignant qu’« elle se poursuivait malgré l’engagement de Moscou au cours de la période précédente à éviter toute émancipation des pays de l’OTAN ». Comme il a révélé que « certains pays européens ont affirmé que nous étions opposés à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, mais nous avons accepté cela sous la pression des États-Unis d’Amérique », notant que « cette affaire reflète le manque d’indépendance et de souveraineté de ces pays ».

Le Maitre du Kremlin a également souligné que « les sanctions occidentales contre la Russie nuisent à l’Occident lui-même », notant que « l’une de ses conséquences est la hausse des prix du pétrole et la crise mondiale de la sécurité alimentaire ».

Sur la question du commerce en dollars, V. Poutine a déclaré que « les États-Unis utilisent le dollar pour imposer des sanctions et piller le reste des pays », expliquant que « ce comportement conduira le monde à perdre confiance dans cette monnaie et à s’orienter vers d’autres monnaies. » Et souligné que « la Russie et l’Iran sont en train de trouver de nouveaux moyens d’échanger des devises locales entre eux », considérant que « l’assassinat du lieutenant-général Qassem Soleimani est un exemple des actions perverses commises par les Américains ».

Poutine a également salué les positions de Khamenei sur la Syrie et les actions militaires dans le nord de la Syrie : « Les positions de la Russie coïncident avec vos positions sur la question syrienne, en particulier l’attaque militaire contre le nord de la Syrie, et la zone à l’est de l’Euphrate doit passer sous le contrôle des forces syriennes », soulignant que « l’Iran et la Russie combattent conjointement le terrorisme en Syrie ».

Lors de sa rencontre avec son homologue iranien, Ibrahim Raisi, à Téhéran mardi, le président russe a déclaré que « les relations entre les deux pays se développent à un bon rythme », ajoutant que « sur le plan des relations commerciales, nous pouvons nous vanter de chiffres records. »

La compagnie pétrolière iranienne et Gazprom ont signé un protocole d’accord dans le domaine de l’énergie, qui comprend l’investissement de 40 milliards de dollars par Moscou dans le développement des champs de Kish et North Pars, l’augmentation de la production du champ South Pars et le développement de 6 champs pétrolifères iraniens.

Par la voix du Guide suprême, l’Iran a réitéré mardi son opposition à une offensive turque dans le nord de la Syrie. Le numéro un iranien a tenu ces propos, en présence du président turc, quelques heures avant un sommet réunissant à Téhéran les présidents iranien, russe et turc pour des discussions axées principalement sur le conflit en Syrie, mais aussi sur la guerre en Ukraine.

Arrivé lundi soir à Téhéran, R.T. Erdogan a été reçu mardi matin par son homologue iranien dans le palais de Saadabad, dans le nord de la capitale iranienne. La rencontre qui s’est tenue loin des caméras a duré une heure et demi, a précisé l’agence turque Anadolu.

Plus tard dans la journée, le chef d’Etat turc et sa délégation ont rencontré le guide suprême iranien, selon la télévision d’Etat iranienne. « Une offensive militaire (contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie, NDLR) sera définitivement préjudiciable pour la Syrie, la Turquie et la région. Elle sera en faveur des terroristes », a-t-il déclaré.

La Turquie, qui cherche à créer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres à la frontière avec la Syrie, espère obtenir le feu vert de l’Iran et la Russie pour une intervention armée dans le nord-ouest du pays, contre deux localités sous contrôle des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde accusée par la Turquie d’être affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) –classé comme terroriste par Ankara.

« Il faut certes affronter les terroristes mais l’offensive militaire profitera aux terroristes. Les terroristes ne se limitent pas à un groupe spécifique », a insisté l’imam Khamenei. « Nous considérons la sécurité de la Turquie et de ses frontières comme faisant partie de notre sécurité. Et vous devez considérer la sécurité de la Syrie comme faisait partie de la vôtre. Il faut résoudre la question syrienne à travers les négociations. L’Iran, la Turquie, la Russie et la Syrie devrait mettre fin à cette question par le dialogue », a-t-il ajouté.

L’armée turque, présente dans des zones du nord du territoire syrien limitrophes de la Turquie, a lancé entre 2016 et 2019 avec l’aide de supplétifs syriens trois opérations d’envergure en Syrie.

Devant son hôte turc, A. Khamenei a rappelé que la Palestine est « la cause première du monde islamique et il ne faut pas compter sur les Etats-Unis et l’entité sioniste ».

Pour sa part, le chef de l’Etat turc a indiqué que son pays « soutient les revendications légitimes de l’Iran pour l’accord nucléaire », révélant qu’il encourage les investisseurs turcs à investir en Iran.
Il a souligné que « les groupes terroristes en Syrie sont soutenus par des armes lourdes en provenance des pays occidentaux, tels que l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, en particulier les USA ». Il a dit s’attendre à ce que le gouvernement syrien « lance le processus politique » et émis l’espoir que la réunion d’Astana aboutisse à de bons résultats.

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