Cette révision à la baisse par Standards&Poor’s reflèterait sa vision de la détérioration de la situation budgétaire du Maroc, caractérisée par des déficits budgétaires plus élevés que prévu sur la période 2021-2024 avec une dette du Trésor atteindra 72% du PIB en 2024. Selon les calculs de l’agence de notation, l’économie marocaine s’est contractée d’environ 6,7% en 2020, tirée par une baisse de presque toutes les composantes de la demande globale compte tenu des effets simultanés de la pandémie.
En 2021, Standards&Poor’s s’attend à un rebond économique d’environ 5% et un PIB réel de 4% en moyenne entre 2021 et 2024. Cela dépendra cependant du moment où les effets de la pandémie de COVID-19 au Maroc et de ses principaux partenaires commerciaux s’atténueront. La reprise de l’Europe est particulièrement essentielle, car la région représente 70% des exportations totales du Maroc.
Pour S&P, le rétablissement de la croissance économique découlera probablement de la demande intérieure soutenue par la consommation privée, les investissements des entreprises, les exportations de biens et – sous réserve de l’évolution de la pandémie – une éventuelle reprise du tourisme. De plus, le secteur agricole en 2021 bénéficiera probablement d’un climat plus favorable par rapport aux conditions météorologiques sèches depuis début 2019. Par ailleurs, l’agence prévoit que le gouvernement marocain et le FMI actualiseront leur accord de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), dont le Maroc a tiré 3 milliards de dollars en 2020 pour renforcer les coussins de l’économie contre les pressions potentielles sur la balance des paiements.