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Stress hydrique : Les stratégies alternatives sondées

Le plan d’urgence 2021-2022 pour garantir l’approvisionnement en eau potable dans les bassins hydrauliques de la Moulouya, de l’Oum Er Rbia et du Tensift auquel un budget de 2,42 milliards de dirhams (MMDH) a été alloué, vise à faire face au déficit hydrique dont souffrent ces bassins, a affirmé vendredi à Rabat Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau.

Outre cette enveloppe, près de 1 MMDH a été programmé au titre de la période 2020-2021, a précisé N. Baraka. Le ministre a noté qu’en dépit des efforts fournis et du Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation 2020-2027, certains bassins souffrent d’un déficit hydrique dont le bassin de la Moulouya (Oujda et l’Oriental), notant que celui-ci a enregistré une baisse du taux de remplissage qui ne dépasse pas les 11%.
Cette situation est due d’une part aux changements climatiques et à la baisse des précipitations et d’autre part au retard dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’eau, a expliqué le responsable, précisant qu’une station de dessalement de l’eau à Saidia devait être réalisée à fin 2018, en vue de garantir l’approvisionnement en eau pour la population de Nador Driouch et Saidia.
Afin de faire face à ce déficit hydrique, un programme a été mis en place pour le bassin de la Moulouya. D’une enveloppe de 1,3 MMDH, ce programme vise à mobiliser l’ensemble des moyens hydriques possibles, à travers notamment la prospection de nouvelles eaux souterraines ou encore le lancement d’un programme de dessalement de l’eau à Nador, a fait savoir le ministre.
Il a été également procédé dans ce cadre à la mise en place de nouveaux barrages collinaires pour le bassin de la Moulouya, a -t-il dit annonçant la réalisation dans le futur de 11 barrages collinaires.
Le ministre a souligné également que le bassin de Tensift connait un déficit en eau avec un taux de remplissage de 34%, faisant remarquer à cet égard que la ville de Marrakech souffre elle aussi d’une problématique de l’eau ce qui a nécessité la mobilisation de 20 Mm3 depuis un barrage en vue de garantir l’approvisionnement en eau pour cette ville.
En outre, des efforts ont été déployés pour résoudre le problème de « vol de l’eau » de la région et celui du rendement des canaux d’eau qui enregistraient des pertes allant de 40% à 60%.
Le ministre a annoncé, par ailleurs, le lancement dans les semaines à venir du grand projet de dessalement de l’eau à Casablanca de 300 Mm3. La liaison de Casablanca nord à Casablanca sud a contribué à réduire la pression sur le barrage d’El Massira, a-t-il relevé, ajoutant que pour le bassin de Bouregreg, il y aura recours au barrage de Sidi Mohammed Ben Abdallah.
Par ailleurs, il sera procédé à la réalisation de barrages collinaires dans le bassin d’Oum Er Rbia, outre la garantie d’une gestion intégrée de l’eau pour la nappe phréatique dans la région de Berrechid, a fait savoir le ministre, faisant état de la conclusion de contrats dans cette zone agricole importante pour satisfaire les besoins en eau mais pas au détriment de l’eau potable.
Outre ces programmes à caractère urgent, le ministre a annoncé le lancement cette année d’un programme composé de 120 barrages collinaires et qui devra prendre fin en 2024, notant à cet égard que les barrages collinaires jouent un rôle important dans la lutte contre les inondations outre la garantie de l’eau pour le bétail et l’alimentation de la nappe phréatique. Dans ce sens, le ministre a alerté sur l’exploitation excessive de la nappe phréatique, faisant savoir que la ville de Berrechid à elle seule connait l’épuisement de 2 m3 de la nappe phréatique annuellement, et la région d’Al Houz avec 1,5 m3, soulignant la nécessité de faire face à cette réelle problématique de manière « rationnelle » basée sur la gestion intégrée de l’eau ainsi que l’usage responsable de l’eau et la gestion de la demande.
L’atout dessalement
Le responsable a indiqué qu’il est question actuellement de s’atteler sur le dessalement de l’eau, mettant en avant, à cet effet, les deux façades maritimes dont jouit le Maroc.
Le ministre a également cité les acquis du Maroc dans le domaine des énergies renouvelables aussi bien solaires que éoliennes, qui seront à même, a-t-il noté, de garantir le dessalement de l’eau à moindre coût.
Il a annoncé, à cet égard, le lancement d’importantes stations dans les régions du Sud (Laâyoune et Sidi Ifni), soulignant que la nouvelle expérience dans le cadre d’un partenariat public-privé dans la région de Chtouka Ait Baha est de nature à garantir l’approvisionnement en eau potable au niveau d’Agadir et d’appuyer le secteur agricole à travers l’irrigation de plusieurs hectares de terrains agricoles.
Il sera également procédé au lancement du projet de Dakhla à travers l’exploitation de l’énergie éolienne pour le dessalement de l’eau, ce qui permettra d’assurer l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation de grandes superficies agricoles sans avoir recours à la nappe phréatique, a relevé N. Baraka.
Ainsi, le niveau actuel de la nappe phréatique sera maintenu au moment que l’usage de l’eau dans le secteur agricole sera garanti ce qui contribuera à l’amélioration des revenus des petits et moyens agriculteurs dans ces régions, a-t-il dit.
Et de souligner que l’ensemble des villes touristiques s’orientent vers ce procédé à l’instar de la ville de Casablanca qui a vu cette année le lancement de son projet en la matière, précisant qu’il sera procédé au dessalement de l’eau, dans cette ville, à l’horizon 2026-2027, ainsi qu’à Safi (2025) et à Nador.
Dans ce cadre, le ministère ambitionne de mettre en place un total de 20 stations de dessalement de l’eau.

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