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Téhéran et Caracas se serrent les coudes : Coopération à large spectre

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Sur la base d’un rapport d’expédition consulté et des données de suivi des navires, l’agence Reuters a révélé, mardi 24 mai, qu’un pétrolier transportant environ 1 million de barils de pétrole brut iranien était entré dans les eaux côtières vénézuéliennes près du port d’Amway.

Le Suezmax Silvia I, battant pavillon iranien, détenu et exploité par la National Iranian Tanker Company, est arrivé dimanche 22 mai dans une zone de mouillage près du port vénézuélien d’Amway, qui dessert la raffinerie de 645 000 barils par jour.

Le pétrolier est parti début avril de Khor Fakkan, dans le golfe d’Oman, et a éteint son transpondeur lorsqu’il naviguait près du cap de Bonne-Espérance vers l’océan Atlantique, selon les données de surveillance de Refinitiv Eikon.

L’Iran et le Venezuela ont récemment élargi un accord d’échange signé l’année dernière, ajoutant la fourniture de brut lourd iranien à la raffinerie vénézuélienne d’El Palito et au centre de raffinage de Paraguana (CRP), dans le cadre d’un effort visant à réorganiser les installations détériorées. Ces dernières années, le Venezuela a également reçu des équipements de l’Iran pour moderniser ses raffineries.

Parallèlement, des sources bien informées ont rapporté que l’Iran s’occupe de réparer la plus grande raffinerie de pétrole du Venezuela d’une capacité de 955 000 barils par jour. Les entreprises d’État iraniennes ont commencé les préparatifs pour réorganiser le centre de raffinage de Paraguana, ont déclaré quatre personnes proches des pourparlers au correspondant de Reuters, à la suite d’un contrat pour réparer cette installation. L’accord approfondira les liens énergétiques entre les deux pays et constitue une bouée de sauvetage pour l’industrie pétrolière endommagée du Venezuela.

Une unité de la société nationale iranienne de raffinage et de distribution de pétrole iranien (NIORDC) a signé, en mai 2022, un contrat de 110 millions d’euros (116 millions de dollars) avec la société pétrolière publique vénézuélienne PDVSA pour réparer et agrandir la raffinerie d’El Palito de 146 000 b/j. Son prochain projet est Paraguana, un complexe de deux raffineries parmi les plus grands au monde, dans le cadre d’un contrat en cours de négociation, ont indiqué des sources concordantes. Le centre, connu sous le nom de CRP, fonctionnait à seulement 17 % de sa capacité en avril, ont indiqué des sources bien informées.

Le site d’information Argus Media a rapporté qu’« après la visite du ministre du Pétrole au Venezuela, le gouvernement a pris des décisions pour soutenir le secteur pétrolier du Venezuela, faisant l’objet des sanctions américaines. Outre le condensat de gaz, l’Iran exporte également son pétrole brut lourd vers ce pays sud-américain », a écrit le site d’analyse et d’information Argus Media.

« Nous avons l’intention de mobiliser toutes nos capacités pour développer les relations et coopérations mutuelles », a déclaré Javad Oji, ministre du Pétrole, lors de la visite à Caracas. Son homologue vénézuélien a déclaré dans un communiqué que le voyage du ministre iranien du Pétrole visait à « approfondir la coopération bilatérale et à trouver les moyens de surmonter les sanctions américaines. »

Les deux ministres ont signé début mai un premier accord visant à fournir des équipements de raffinerie vénézuélienne et à réparer la raffinerie d’État d’El Palito de 140 000 barils dans l’État de Carabobo. Selon le rapport, l’accord approfondira la coopération de part et d’autre entre les deux pays.

Le soutien de l’Iran à l’amélioration de la production de pétrole brut du Venezuela, qui, selon Argus, est passé de 470 000 barils par jour de janvier à avril 2021 à 700 000 barils par jour au cours de la même période cette année, a été important et crucial.

L’Iran exporte au Venezuela des expéditions de condensats de gaz dans le cadre d’un contrat de raffinage avec du brut vénézuélien pour diluer et améliorer le pétrole super-lourd du champ pétrolifère de la ceinture de l’Orénoque en un brut à exporter.

Les statistiques publiées par la société de navigation de fret pétrolier Vertexa montrent que l’Iran exporte pour le moment son pétrole brut lourd à Caracas, et le pétrolier Dino décharge 370 000 barils de ce type de pétrole au terminal vénézuélien Jose le 7 mai. Selon cette même source, il est possible que davantage de pétrole lourd soit exporté depuis l’Iran à partir de maintenant, car la demande de la Chine a diminué en raison des restrictions issues de la nouvelle pandémie du Covid-19 en Chine.

Dans un geste visant apparemment à soutenir les pourparlers entre Nicolas Maduro, président vénézuélien, et Juan Guaido, chef de la coalition d’opposition, la Maison Blanche a récemment annoncé vouloir donner libre champ à la compagnie énergétique Chevron (qui avait quitté le Venezuela à la suite de l’annonce des sanctions américaines), dans les négociations sur l’avenir de la présence de cette compagnie au Venezuela. Cependant, sans un véritable progrès dans les négociations, la levée des sanctions paraît très peu probable.

Il y a près de dix jours, Reuters a écrit que Caracas avait commencé à importer du pétrole lourd iranien pour satisfaire les besoins des raffineries vénézuéliennes. La coopération entre l’Iran et le Venezuela ne se limite pas aux accords commerciaux et pétroliers. Au ministère israélien des Affaires militaires, on signale que l’Iran avait livré des bombes téléguidées à installer sur le drone « Mohajer » et d’autres modèles similaires au Venezuela.

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