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Tension entre Rome et Abu Dhabi : Les militaires italiens non gratae aux EAU

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Initialement établie à l’aéroport d’Al Bateen d’Abu Dhabi, cette base a été transférée à Al Minhad, à Dubaï, en 2015.
Selon le ministère italien de la Défense, le détachement affecté aux Émirats arabes unis compte une centaine de militaires et deux avions de transport.« La mission de la base aérienne logistique avancée est de garantir les flux de personnel, de véhicules et de matériels dirigés vers les théâtres d’opérations, selon les priorités établies par le commandement opérationnel des forces interarmées [COI] », explique la même source.
Alors que le contingent italien se retire d’Afghanistan et que Rome a récemment confirmé la participation de la Marina Militare à laMission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz (Angenor) dont l’état-major est installé au sein de la base navale française d’Abu Dhabi, cette FLAB est donc très importante.Sauf que les militaires transalpins devront faire une croix dessus.
En effet, en janvier, Luigi di Maio,ministre italien des Affaires étrangères, a décidé d’annuler des licences d’exportation de missiles et de bombes destinés à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis.
La livraison de ces munitions, commandées auprès de RWM Italia [qui, au passage, est une filiale de l’allemand Rheinmetall], avait dans un premier temps été suspendue, en raison de l’implication de Riyad et d’Abu Dhabi dans la guerre contre le Yémen. Voire aussi en raison de l’implication des Émirats en Libye.
« Je vous annonce que le gouvernement a révoqué les autorisations d’exportation de missiles et de bombes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis », avait en effet L. Di Maio, via Twitter.Et d’ajouter : « Nous considérons que c’est un devoir, un message clair de paix qui arrive de notre pays. »
La décision du gouvernement italien « met un terme une fois pour toutes à la possibilité que des milliers d’engins explosifs fabriqués en Italie puissent toucher des structures civiles, faire des victimes parmi la population ou puissent contribuer à aggraver la situation humanitaire déjà grave dans ce pays », s’est félicité « Le réseau pour la paix et le désarmement », une ONG italienne.
Les Émirats arabes ont visiblement pris le temps de réagir. Le 8 juin, un avion de transport de l’Aeronautica Militare, transportant des journalistes à Herat, où est basé le contingent italien en Afghanistan, s’est vu interdire l’accès de l’espace aérien émirati.Dans un communiqué, la diplomatie italienne a fait part de sa « surprise » et de sa « grande déception pour un geste inattendu et difficile à comprendre ».
Mais ce n’est rien comparé aux rumeurs qui circulent depuis quelques jours dans la presse transalpine. En effet, cette dernière avance que les militaires italiens ont jusqu’au 2 juillet prochain pour quitter la base d’Al Minhad.« Selon les dernières rumeurs, le contingent italien aurait reçu une sorte de véritable ordre d’expulsion d’ici juillet concernant l’utilisation de la base aérienne logistique avancée d’Al Minhad. Une décision qui, si un accord n’est pas trouvé entre l’Italie et les Émirats, poserait davantage de problèmes aux forces armées impliquées dans le retrait d’Afghanistan », a ainsi affirmé le site d’information italien Inside Over.
Pour le moment, les autorités italiennes gardent le silence sur cette affaire. Cela étant, cet « ordre d’expulsion » a été confirmé par deux sources.
Matteo Perego Di Cremnago, membre de la commission de la Défense à la Chambre des députés, a déclaré à Defense News que le retrait « a déjà commencé » et que Rome tente de faire revenir les autorités émiraties sur leur décision. « Je doute que cela réussisse », a-t-il dit.
Ancien chef d’état-major de l’Aeronautica Militaire, le général Leonardo Tricarico a également évoqué la fin de la présence italienne aux Émirats arabes unis dans les colonnes du mensuel Formiche.

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