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Tension russo-occidentale : V. Poutine met au défi les adversaires de Moscou

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La Russie n’a « pas encore commencé les choses sérieuses » en Ukraine, a affirmé jeudi le président russe. Vladimir Poutine qui a mis au défi ceux qui veulent faire plier Moscou a affirmé que son pays restait ouvert aux pourparlers avec Kiev.

Le Maitre du Kremlin a mis au défi jeudi les Occidentaux de défaire la Russie « sur le champ de bataille » en Ukraine. « Qu’ils essaient ! », a-t-il lâché lors d’une réunion avec les chefs des groupes de la Chambre basse du Parlement, retransmise à la télévision.

« Aujourd’hui, nous entendons qu’ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Que dire ? Qu’ils essaient ! », a déclaré V. Poutine. « Nous avons plusieurs fois entendu que l’Occident voulait nous combattre jusqu’au dernier Ukrainien. C’est une tragédie pour le peuple ukrainien. Mais il semble que tout se dirige dans cette direction », a-t-il poursuivi.

Ces déclarations martiales interviennent alors que les États-Unis et les pays européens ont accéléré ces dernières semaines les livraisons d’armes à l’armée de Kiev, qui tentent de freiner la progression des forces russes dans l’est de l’Ukraine. « Chacun doit savoir que nous n’avons pas encore commencé les choses sérieuses » en Ukraine, a lancé V. Poutine lors de ce discours, l’un des plus durs depuis des semaines. Il n’a toutefois pas annoncé d’élargissement de l’opération militaire ni d’autres initiatives concrètes.

« En même temps, nous ne refusons pas les négociations de paix. Mais ceux qui les refusent doivent savoir que plus longtemps (ils refuseront), plus il leur sera difficile de négocier avec nous », a ajouté le président russe.

Reprenant une rhétorique rappelant celle des dirigeants soviétiques pendant la guerre froide, V. Poutine a aussi dénoncé le « libéralisme totalitaire » occidental et estimé que l’offensive en Ukraine marquait le début d’une transition d’un monde marqué par l’ « égocentrisme mondialisé américain vers un monde vraiment multipolaire ».

« Dans la plupart des pays, les gens ne veulent pas d’une telle vie ou d’un tel avenir », a-t-il dit. « Ils sont fatigués de se mettre à genoux et de s’humilier devant ceux qui se croient exceptionnels ».

Contre-propagande

En parallèle, une étude d’un cabinet US dévoilée jeudi 7 juillet souligne que l’appareil d’influence informationnelle russe est en ordre de marche pour exploiter les divisions à venir au sein des opinions publiques européennes sur le soutien à l’Ukraine.

Plus la guerre va durer, « plus il est probable que cela entraîne naturellement une érosion du soutien à la coalition occidentale, provoquée par la lassitude de la guerre et le peu d’enthousiasme pour subir des effets économiques de long terme », estime Recorded Future, cabinet américain spécialisé dans le renseignement. Et « il est presque certain que les opérations informationnelles russes vont encore plus tenter d’exploiter cette opportunité pour retourner l’opinion internationale en leur faveur », selon l’étude citée par l’AFP.

De très nombreux observateurs estiment que le temps joue en faveur des Russes, entre autres parce qu’il usera le soutien occidental à l’Ukraine contre l’offensive russe lancée le 24 février. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d’ailleurs récemment insisté sur l’urgence de mettre fin au conflit avant l’hiver.

Recorded Future affirme que la Russie est en train de mener une série d’opérations d’influence pour travailler sur les opinions publiques internationales sous plusieurs angles, ciblant particulièrement certains pays. « En se basant sur les observations des réseaux d’influence russe, Recorded Future croit que les tentatives directes pour saper et diviser la coalition occidentale en créant ou exacerbant les divisions visent avant tout la France, l’Allemagne, la Pologne et la Turquie », selon le rapport.

En prenant plusieurs exemples, il a défini cinq grands narratifs incitant à la division: accentuer le mécontentement vis-à-vis des dirigeants, noircir l’image des réfugiés ukrainiens, exploiter les craintes économiques sur l’énergie et la nourriture, faire de l’Ukraine une racine du nazisme et du fascisme, et décrédibiliser les médias occidentaux.

Face à une guerre en Ukraine qui s’inscrirait dans la durée et une Russie organisée de la sorte, « une réponse globale de l’ensemble des acteurs sera nécessaire pour identifier efficacement, isoler, informer, et contrer les tentatives directes et indirectes de la Russie », estime Recorded Future.

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