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Total s’investit en Irak : Un contrat de 27 milliards de dollars…

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TotalEnergies et Bagdad ont signé un contrat d’investissement estimé à 27 milliards de dollars. Un coup de maître, estime Pierre Fabiani, ancien représentant de Total en Iran. Le champion français des hydrocarbures a su profiter d’une opportunité extraordinaire offerte par le retrait de ses concurrents.

«Avec Total, nous avons été les premiers en Irak. On a une tradition irakienne», rappelle P. Fabiani, ex-numéro 1 de Total en Iran. En effet, la major française est née en Irak avec l’exploitation d’un premier champ en 1924. Il est par conséquent tout à fait cohérent, selon lui, qu’aujourd’hui le groupe renommé TotalEnergies y revienne, près d’un siècle plus tard. Voici donc l’entreprise à l’origine «du plus gros investissement d’une société occidentale en Irak», comme l’affirme Ihssan Ismaïl, ministre irakien du Pétrole. «Ces accords signent notre retour en Irak par la grande porte», s’est félicité le patron du groupe, Patrick Pouyanné.
Le gouvernement irakien et le français TotalEnergies ont donc signé dimanche 5 septembre à Bagdad un mégacontrat destiné à générer 27 milliards de dollars d’investissement dans la production pétrolière, gazière et solaire du pays. Le montant initial investi de Total est, lui, chiffré à 10 milliards de dollars, dont le produit permettra ensuite une seconde salve d’investissements de 17 milliards, ont expliqué les deux responsables.
«Ce contrat qu’ils viennent de signer est extrêmement intéressant. Total va sortir et vendre du pétrole et du gaz aux Irakiens. Alors que plusieurs grosses compagnies comme BP se retirent d’Irak, Total arrive», souligne P. Fabiani. Analyse partagée dans les colonnes des Échos par Francis Perrin, spécialiste des hydrocarbures et directeur de recherche à l’Iris: «Avec ces projets, TotalEnergies va se retrouver en pole position dans un pays où tout le gotha pétrolier international est présent depuis une dizaine d’années.»
La situation sécuritaire et les conditions d’investissement ont par exemple poussé des mastodontes des hydrocarbures comme Lukoil et BP à freiner leurs ambitions en Irak. Total se serait ainsi immiscé dans la brèche, sans prendre trop de risques.
L’Irak a tout à gagner à conserver une stabilité autour des activités de Total dans le pays car le développement du groupe «devrait permettre à Bagdad de se débarrasser de ses besoins iraniens», rappelle celui qui fut le patron de Total Iran de 2004 à 2008.
Depuis plusieurs années, l’Irak est dépendant de l’Iran pour son approvisionnement en gaz et en électricité. De fait, il pourrait ainsi gagner en autonomie en n’étant plus dépendant d’un État et de sa politique, mais d’une compagnie privée. De surcroît, l’approvisionnement iranien en Irak a connu de nombreuses failles. Les coupures d’électricité et de gaz sont devenues le pain quotidien des habitants.

Avec les quatre programmes d’investissement, Bagdad et Total prévoient une amélioration nette de l’approvisionnement en énergie. Le premier projet concerne l’acheminement de l’eau nécessaire pour extraire le pétrole enfoui dans les sous-sols. Le second permettra de porter la production du champ pétrolier d’Artawi, dans le sud de l’Irak, de 85.000 barils par jour à 210.000 barils par jour. Le troisième prévoit la construction d’un complexe qui exploitera les gaz issus des gisements du secteur. Et le quatrième projet verra l’installation de panneaux solaires à Artawi, près de Bassorah. Ceux-ci devraient atteindre une capacité de 1 000 mégawatts, l’équivalent d’un réacteur nucléaire, d’après une source au ministère du Pétrole selon laquelle «l’Irak ne paiera rien.»
L’Irak produit plus de 4 millions de barils par jour, soit plus de 4 % de l’offre mondiale. C’est le quatrième pays exportateur de brut et le deuxième de l’OPEP, derrière l’Arabie saoudite. De plus, l’État possède les cinquièmes réserves internationales. Une mine d’or noir si tant est que la situation politique et militaire reste stable.

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