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Tournée africaine de S. Lavrov : Le Président français retoqué…

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Après l’Égypte, le Congo et l’Ouganda, Serguei Lavrov poursuit sa tournée africaine en Éthiopie. Une étape importante pour le chef de la diplomatie russe, car c’est à Addis Abeba que se trouve le siège de l’Union africaine. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’organisation a adopté une position neutre face au conflit.

« Nous vivons une période historique très importante, une période où nous allons tous décider du type d’univers que nous allons avoir et laisser à nos enfants et petits-enfants. Un univers basé sur la Charte des Nations unies, qui dit que les Nations unies sont fondées sur le principe de l’égalité souveraine des États», a expliqué le chef de la diplomatie russe.

S. Lavrov a aussi évoqué la volonté de la Russie notamment de s’émanciper du dollar, qui représentait à la fin de 2021 près de 59% des réserves mondiales de change. « La dépendance à l’égard du dollar américain comme instrument de soutien de l’économie mondiale n’est pas très prometteuse, pour parler franchement. Et ce n’est pas par hasard que de plus en plus de pays se tournent vers l’utilisation de monnaies alternatives. Vers l’utilisation de monnaies nationales de plus en plus. Et ce processus va s’accélérer », a-t-il martelé.

Avec ces déplacements sur le continent, l’objectif affiché par Moscou est de rassurer les pays lourdement dépendants des céréales russes et ukrainiennes. Mais aussi de s’assurer du soutien du continent dans le conflit avec l’Ukraine.

Depuis Tachkent, en marge d’une réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai, le chef de la diplomatie russe est revenu vendredi sur les accusations envers Moscou proférées par Emmanuel Macron lors de ses visites au Cameroun et au Bénin.

Selon le président français, la Russie est en effet «l’une des dernières puissances impériales coloniales» et mènerait en Afrique une nouvelle forme de «guerre hybride». Le 27 juillet au côté du président camerounais Paul Biya – dont le pays, anciennement colonisé par la France, a récemment renouvelé un partenariat militaire avec Moscou – E. Macron a d’abord rappelé que la Russie était «une grande puissance politique et militaire qui a développé une relation avec plusieurs pays, comme c’est normal dans le grand concert des nations». Pour ensuite avertir le lendemain au Bénin que les alliances nouées par les autorités russes sur le continent n’étaient selon lui «pas des coopérations classiques» mais le fait d’une «présence hybride» – à la fois dans le champ miliaire et informationnel  – qui «permet à la Russie de venir en aide soit à des pouvoirs politiques affaiblis, soit à des milices n’ayant aucune légitimité».
«On pourrait s’attendre à des déclarations plus éthiques de la part des Français», a réagi le lendemain le ministre russe des Affaires étrangères, en référence au passé colonial de la France et à la persistance de la «Françafrique» sur le continent. «Il a dit, si je me souviens bien, à peu près ce qui suit : qu’il était préoccupé par l’activité militaire et diplomatique de la Russie en Afrique, et qu’il n’appellerait même pas cela une coopération, mais un soutien à des régimes illégitimes absolument défaillants et à des juntes», a poursuivi S. Lavrov tout en mettant en épingle l’offense dont se rendrait coupable l’hôte de l’Elysée à l’endroit des pays africains qui entretiennent en toute souveraineté des relations avec la Russie. «En fait, si vous regardez la liste des pays que nous avons visités en Afrique – si c’est à cela qu’il a réagi – c’était plutôt offensant pour les Etats africains qui continuent, malgré tout, à développer systématiquement des relations avec la Fédération de Russie», a-t-il indiqué. Réagissant sur RT France aux mises en garde du président français, Abdelkerim Yacoub Koundougoumi a jugé «inacceptable qu’en 2022, un chef d’Etat puisse venir sur le continent africain tenir des propos sur un ton paternaliste donneur de leçon et dire aux Africains ce qu’ils doivent penser, ce qu’ils doivent faire, qui ils doivent fréquenter». Selon le chercheur associé au groupe Afrique de l’Institut prospective et sécurité de l’Europe (IPSE), «la jeunesse africaine a très mal pris cette façon dont une ancienne puissance coloniale croit avoir le droit de venir sur nos territoires, dans nos Etats, tenir de tels propos». A.Y. Koundougoumi a enfin soutenu que les pays africains étaient «matures» et pris pour exemple qu’au sujet du conflit en Ukraine, le président de l’Union africaine Macky Sall avait rencontré Vladimir Poutine et «écouté» le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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