Il était question, comme chaque année, de l’Érythrée, mercredi à Genève. C’était aussi le premier rendez-vous public du nouveau rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme dans le pays, le Soudanais Mohamed Abiker.
Dans sa présentation, ce dernier a regretté le manque de coopération de l’Érythrée, l’absence de progrès dans le pays, et s’est engagé à adopter une nouvelle approche constructive avec Asmara. Mais il a aussi pris une position claire sur la présence de l’armée érythréenne et sa participation à la guerre dans le Tigré, que l’Érythrée comme l’Ethiopie continuent pourtant de démentir.
« Grâce à mes investigations, ma collecte d’informations, mes rencontres avec des témoins venus du Tigré et des réfugiés au Soudan, je dispose d’informations crédibles indiquant que les forces érythréennes opèrent bel et bien dans la région, a lancé le diplomate. J’ai aussi des preuves crédibles de la destruction totale des deux camps de réfugiés de Hitsats et Shimelba. Et j’ai aussi des preuves – qui apparaîtront dans mon prochain rapport – sur les enlèvements de réfugiés vivant dans ces camps et leur incarcération dans des prisons spécifiques en Érythrée. Je crois qu’il est important pour There is no event associated with this shortcode.
Les chancelleries occidentales étaient au diapason. Dans leurs déclarations, tous les ambassadeurs européens – celui de l’UE, de la France, de la Belgique, de la Suède, de la Suisse, de l’Espagne, des Pays-Bas, de l’Allemagne -, ainsi que le Britannique et l’Américain, ont clairement demandé « le retrait des troupes érythréennes » d’Éthiopie.
Mercredi, le chef adjoint de l’administration intérimaire du Tigré, Muluberhan Haile, a prévenu contre « ces médias à l’étranger qui font du mal » au peuple éthiopien : « Une ligne rouge devrait être tracée, a-t-il déclaré, pour mettre des limites aux corps irresponsables qui poursuivent un gain politique au prix de notre paix. »
Pour lui, si des Érythréens se sont rendus coupables de crimes dans le Tigré, il s’agit de « cambrioleurs » échappés des camps de réfugiés ou de criminels relâchés par le TPLF au début du conflit.