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Un ex-maitre espion saoudien en exil se lâche sur CBS : MBS dans le viseur…

Saad al-Jabri, ex-chef de sécurité saoudien, qui ne cesse de rappeler qu’il est sous la menace de mort par le régime saoudien a fait une déclaration choc lors d’une interview avec le programme télévisé américain « 60 minutes » de CBS.

Le prince saoudien Mohamad ben Salman est « un malade mental, sans pitié et ne tire par les leçons du passé », a assuré S. al-Jabri pour la chaine de télévision américaine CBS. Il a assuré détenir deux enregistrements sonores de MBS dans lesquels « il avait dit qu’il voulait tuer le roi Abdallah ben Abdel Aziz », le prédécesseur de son père le roi Salman, et qui a régné entre 2005 et 2015.
« Mohamad ben Salman s’est targué devant Mohamad ben Nayef qu’il pouvait tuer le roi Abdallah. Il lui avait dit : je peux tuer le roi Abdallah. Il me suffit d’un petit coup de mains. J’ai obtenu le poison de la Russie », a-t-il rapporté.
Ministre de l’Intérieur sous le règne du roi Abdallah, Mohamad ben Nayef a été le premier prince héritier du roi Salman avant d’être destitué et remplacé par MBS en 2017.
Proche de ce dernier, S. al-Jabri a fui son pays cette année même pour s’exiler au Canada où il détient la nationalité canadienne.
« MBS m’avait demandé de kidnapper des princes saoudiens qui s’opposent à lui et vivent en Europe. Mais j’ai refusé sa demande et depuis il compte sur ses hommes », a-t-il affirmé.
Evoquant l’assassinat du journaliste saoudien opposant Jamal Khashoggi, l’ex-espion en chef saoudien qualifie les hommes de MBS « de criminels prêts à tout pour réaliser leurs objectifs sans égards pour le professionnalisme ». Il a su par la suite que MBS planifiait pour l’assassiner : « j’ai reçu un avertissement de ne pas m’approcher d’aucun consulat diplomatique saoudien au Canada et de ne pas me rendre à l’ambassade. Lorsque je les ai interrogés sur les causes, ils m’ont dit ils ont coupé l’homme en morceaux pour le tuer (en allusion à Khashoggi) que je suis en tête de la liste ».
Selon lui, MBS voudrait se débarrasser de lui parce qu’il craint les informations compromettantes qu’il détient contre lui.
« Il ne connaitra la paix avant de m’avoir tué. J’ai enregistré une vidéo dans laquelle il y a beaucoup de secrets et d’informations. Elle sera diffusée si je suis tué », a-t-il averti.
S. al-Jabri avait saisi la Justice canadienne accusant MBS d’avoir envoyé dans ce pays la même équipe qui a éliminé J. Kashoggi pour l’assassiner. Ayant évoqué durant l’entretien la séquestration du Premier ministre libanais Saad al-Hariri en Arabie saoudite en 2017, il a accusé MBS d’avoir voulu le kidnapper.
Sur la guerre que le régime saoudien mène contre le Yémen depuis 2015, pour contrôler ce pays et vaincre l’organisation houthie Ansarullah et ses alliés, il a assuré que « dans sa guerre contre le Yémen, MBS a tué des milliers de civils. Des organisations comme Human Rights Watch considère que ce sont des crimes de guerre. Cet assassin a commis des massacres et des crimes ». En réponse aux accusations de détournement de fonds que le régime saoudien lui impute devant les tribunaux américain et canadien, il a déclaré avoir « servi la famille royale de près pendant deux décennies avec trois rois et quatre prince héritiers. Ils ont été gentils avec moi et généreux. Cela fait partie des habitudes des membres de la famille royale saoudienne de prendre soin des gens qui sont autour d’eux ».
Deux jours avant l’interview, l’ambassade d’Arabie saoudite à Washington a anticipé sur son contenu et publié un communiqué : « Saad al-Jabri manque de crédibilité et a une longue histoire de fabrications et de tentatives de diversion pour camoufler ses crimes financiers de plusieurs milliers de dollars pour s’offrir à lui et à sa famille un train de vie somptueux ».
L’ex-chef de sécurité saoudien a réitéré sa demande aux autorités américaines et canadienne de l’aider à libérer ses deux enfants, Sarah et Omar, assignés à résidence et interdits de voyage. MBS avait conditionné leur libération au retour de S. al-Jabri en Arabie saoudite, selon la plainte portée contre lui au Canada.

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