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Une étude détruit le mythe du « distanciel » : Qu’en dit le MEN ?

A la veille de la rentrée scolaire, l’Instance nationale d’évaluation du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (INE-CSEFRS), en collaboration avec l’UNICEF, a présenté quelques résultats de l’étude intitulée «Enseignement au temps de Covid». Le mode « distanciel », générateur d’exclusion, surtout dans le rural, en prend pour son grade. Qu’en pense le MEN ?

L’étude dévoilée mercredi vise à«identifier les pratiques, les opportunités et les défis au niveau pédagogique pendant la pandémie» du coronavirus. Les résultats de cette évaluation«mettent en avant le vécu de l’expérience des enseignants et des élèves, d’une éducation livrée sous forme d’enseignement à distance», indique les deux parties dans un communiqué.
Il en ressort que les enseignants ont«largement démontré leur implication pour assurer la continuité pédagogique». Ainsi, 82,6% ont pratiqué l’enseignement à distance pendant le confinement, en recourant à leur matériel personnel. De plus, seuls 21,3% des enseignants ont déclaré avoir effectivement utilisée la plateforme Telmid-Tice développée par le ministère de l’Éducation nationale. En revanche, l’outil largement utilisé par les enseignants et les élèves, pour assurer la continuité pédagogique à distance a été l’application WhatsApp (70,4%).
Les enseignants ont été «peu préparés, tant en matière d’appropriation du numérique que d’équipements» à l’enseignement à distance pendant la pandémie, ajoute l’étude. En effet, 13,5% des enseignants enquêtés ne maîtrisent pas les TIC alors que 67,1% ont un niveau moyen. Cependant, seuls 19,4% ont un niveau très élevé ou élevé, poursuit-on.
L’Instance nationale d’évaluation du CSEFRS indique, dans ce sens, que l’expérience de l’enseignement à distance reste «mitigée», puisque «seuls 35,4% des enseignants sont satisfaits de leur expérience, alors que 62% ne sont pas satisfaits voire pas du tout». Précisant que 36% des enseignants estiment que l’enseignement à distance a eu«un effet négatif sur les apprentissages», contre 27,5% qui affirment qu’il a eu un impact positif, alors que 13,5% considèrent qu’il n’impacte nullement les apprentissages des élèves.
Quant à l’apprentissage, un peu plus de la moitié des enseignants interrogés (52%), qui ont assuré l’enseignement à distance, estime que la présence de leurs élèves aux cours à distance a été faible à très faible. Le niveau de présence des élèves aux cours à distance dans le milieu rural est plus faible en comparaison avec ceux scolarisés dans le milieu urbain, puisque 61,8% des enseignants exerçant dans le milieu rural ont déclaré que la présence de leurs élèves était faible à très faible, contre 44,8% chez les enseignants du milieu urbain.
L’étude ajoute que«les enfants des familles à revenu faible ont dû faire face à des conditions d’apprentissage difficiles». «Souffrant d’abord du manque de moyens ou de l’indisponibilité des équipements pour suivre les cours, ces élèves rapportent également d’autres contraintes liées, par exemple, à l’exiguïté du logement, au surpeuplement ou encore à un entourage familial peu encourageant».Tout en relevant que«les filles, plus particulièrement, ont été davantage sollicitées pour les tâches ménagères au détriment de leur scolarité».
Pour l’INE-CSEFRS, «si les disparités ont existé avant la période pandémique entre les milieux et les couches sociales, l’enseignement à distance les a exacerbées et a fait apparaître l’exclusion des élèves du milieu rural et des familles défavorisées».

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