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V. Poutine joue la carte de la dissuasion : Pas question de « briser la parité stratégique »

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Le chef du Kremlin a déclaré lundi que la Russie réagirait «de manière adéquate» à toute tentative étrangère de «briser la parité stratégique». Il a également annoncé que Moscou continuerait à renforcer ses capacités de défense aérospatiale.

Lors d’une réunion avec des responsables du ministère de la Défense et de l’industrie militaire du pays organisée à Sotchi ce 1er novembre, Vladimir Poutine a dénoncé ce qu’il estime être la volonté des pays occidentaux de «briser la parité stratégique» avec la Russie, rapporte l’agence TASS.
Le président russe a ainsi déclaré que la Russie avait «identifié plusieurs menaces envers sa sécurité et [en conséquence], se disait prête à y faire face». «Nous ne sommes que trop conscients du fait que certains de nos partenaires étrangers n’ont pas renoncé à leur tentative de briser la parité [stratégique], à travers notamment le déploiement de systèmes de défense antimissile à longue portée [dans des zones] proches de nos frontières. Il nous est impossible d’ignorer ces menaces envers la sécurité de la Russie et nous y répondrons de manière adéquate», a-t-il ajouté.
Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, avait lui aussi exprimé précédemment son inquiétude quant à l’intention de Washington de déployer des missiles en Europe et dans la région Asie-Pacifique. Lors d’une conférence de presse organisée dans le cadre d’une visite diplomatique en Corée du Sud, le ministre russe avait qualifié de «triste» le fait que les Etats-Unis et l’Occident n’acceptent pas la proposition de Moscou de proclamer un moratoire sur le déploiement de missiles à courte et moyenne portée en Europe.
Pour rappel, les Etats-Unis se sont affranchis, le 2 août 2019, des restrictions que leur imposait le traité FNI (traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire). Le retrait a suscité des réactions inquiètes de la part des Nations unies, de l’OTAN et de la Russie.
Le président russe a estimé le 28 octobre que ce retrait risquait de déclencher une «nouvelle course aux armements», et il a par conséquent réitéré sa proposition de moratoire international sur le déploiement de ces missiles.
V. Poutine a par ailleurs entamé une série de réunions avec les responsables de la Défense ainsi que plusieurs responsables des grandes entreprises de l’industrie militaire. Pour le président russe, ces réunions ont pour but «d’analyser de manière approfondie les capacités de défense de la Russie et, si nécessaire, d’ajuster et de mettre à jour les programmes de modernisation des forces armées, ainsi que le travail des entreprises du secteur de la défense».
A ce titre, cette rencontre était consacrée à la modernisation des forces aérospatiales russes. Depuis la fin des années 2000, la Russie s’est lancée dans un vaste programme de modernisation de ses forces armées et la modernisation des systèmes de défense aérospatiale en constitue l’un des volets principaux. Toujours selon TASS, V. Poutine a ainsi affirmé que depuis 2017, 25 systèmes de défense aérienne S-400 et plus de 70 avions à réaction de dernière génération ont été fournis aux forces armées russes. Le président a également indiqué que le premier échantillon de production du tout nouveau système de missiles S-500 devrait être bientôt livré. La dernière génération de ce système de défense aérienne russe sera capable de détecter tout type de missiles, y compris les missiles hypersoniques et balistiques, et de les détruire en vol.

Manœuvres US

En face, les Américains persistent dans leur démarche. Ainsi, un navire US a été détecté dans les eaux de la mer Noire, comme l’ont été d’autres bâtiments de l’US Navy près des côtes russes. Pour le président russe, l’intensité croissante des vols aériens de l’OTAN près des frontières de la Fédération de Russie nécessite l’amélioration du système de défense aérospatiale. Le contexte est d’autant plus tendu pour la Russie qu’un navire de guerre US croise depuis peu dans les eaux de la mer Noire.
Le vaisseau, qui appartient à la sixième flotte américaine, doit participer à des manœuvres militaires conjointes avec les marines de guerre de plusieurs pays membres de l’OTAN. Il rejoint ainsi le destroyer lance-missiles américain USS Porter présent dans la zone. Selon le Pentagone, le navire de commandement Mount Whitney et «les états-majors embarqués opéreront aux côtés des alliés et des partenaires de l’Otan en Méditerranée et en mer Noire, travaillant ensemble pour assurer la sécurité et la stabilité de la région».
«Nous pouvons l’apercevoir à travers des jumelles ou [via] les systèmes de défense», a-t-il déclaré à ce sujet. Le chef du Kremlin juge donc vital de continuer la modernisation des forces aérospatiales russes. «La protection […] de la Russie contre les attaques aérospatiales et le maintien de la parité stratégique dépendent directement de sa préparation au combat et de son équipement», a laissé entendre V. Poutine.
En juin dernier déjà, le Président russe avait mis en garde son homologue américain contre les tentatives de créer des bases militaires dans les pays d’Asie centrale dans le contexte des développements en Afghanistan, a déclaré S. Lavrov à la chaîne de télévision Rossiya 24. « Le Président [russe, ndlr] l’a annoncé à Joe Biden en juin, lors de leur rencontre à Genève, parce que le sujet avait fait surface et qu’il était possible de prévoir ce qui allait se passer. Poutine a déclaré à Biden: +Nous sommes résolument opposés à vos tentatives – dont nous avons entendu parler – de vous arranger avec les pays d’Asie centrale pour déployer sur leur territoire des infrastructures militaires en vue de porter si nécessaire des frappes dites au-delà de l’horizon contre l’Afghanistan+ », a indiqué S. Lavrov.
Autant dire que l’entente entre les superpuissances est encore lointaine au point de faire poindre à l’horizon un climat de guerre froide qui ne dit pas son nom…

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