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Vive tension au Liban : Les Forces libanaises ont tiré sur la foule

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L’Etat libanais en prend un sérieux coup ! le confessionnalisme reste prégnant dans la société libanaise où les Forces libanaises, parti chrétien dirigé par Samir Geagea, ont tenté de briser l’équilibre confessionnel en dirigeant leurs armes meurtrières contre une manifestation pacifique. Autant dire que cette force politique, minoritaire mais agissante, a choisi de voler au secours du juge en charge d’enquêter sur le nitrate d’ammonium qui a fait exploser le port de Beyrouth et son voisinage. Un juge qui cherche à noyer le poisson…

Six personnes au moins ont trouvé la mort et trente sept autres ont été blessées au cours d’une manifestation organisée jeudi, à Beyrouth, par des partisans du Hezbollah et du mouvement chiite Amal contre le juge Tarek Bitar, en charge de l’enquête sur les explosions au port de Beyrouth.
Les mouvements chiites Hezbollah et Amal exigent le limogeage du juge chargé de l’enquête sur l’explosion au port de la capitale pour impartialité flagrante. Les victimes, décédées ou non ont été visées par des tirs au niveau de la tête et du thorax, autant dire des tirs pour tuer, comme l’ont signalé les milieux sanitaires et les médias qui ont investi l’hôpital Sahel, dans la banlieue sud de Beyrouth.
Comme a pu le constater l’AFP, des ambulances affluaient pour prendre en charge les blessés dans les rues désertées, près du palais de Justice où s’étaient rassemblés les manifestants.
Les tirs ont éclaté peu après le classement sans suite par la justice libanaise d’une nouvelle plainte contre le magistrat T. Bitar, déposée par deux ex-responsables gouvernementaux, dont l’un, l’ancien ministre chiite des Finances Ali Hassan Khalil, est la cible d’un mandat d’arrêt.
L’enquête sur l’explosion qui a fait plus de 200 morts et qui avait été suspendue en début de semaine à la suite de cette plainte, devrait donc pouvoir reprendre. Le Premier ministre appelle au calme Comme le rappelle Reuters, A. H. Khalil est un proche du président du Parlement, le chiite Nabih Berri, dont le mouvement Amal est allié au Hezbollah. Hassan Nasrallah, leader de ce dernier mouvement de résistance mène depuis quelques semaines une campagne contre T. Bitar en l’accusant d’être politisé et de faire preuve de partialité. Il avait appelé ses partisans à manifester ce 14 octobre à Beyrouth pour réclamer la démission du juge, comme ses alliés d’Amal.
Les coups de feu ont retenti alors que le cortège passait dans le quartier de Tayouneh, situé entre la banlieue chiite au sud de la ville et le palais de justice où devait se terminer le rassemblement, et près de la ligne de front de la guerre civile libanaise de 1975 à 1990.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a lancé un appel au calme après les violences.
Dans un communiqué cité par Reuters, le chef du gouvernement a affirmé suivre les événements de près avec le chef d’état-major de l’armée pour envisager des mesures à prendre pour contrôler la situation.
Encore faut-il signaler que d’après des experts, relayés par la chaine libanaise Al-Mayadeen, les services de renseignement libanais ont déjà rassemblé toutes les informations sur les milices qui ont tiré y compris contre les militaires déployés dans la zone pour l’isoler et procéder aux arrestations.
Pour rappel, Hassan Fadlallah, député du Hezbollah au parlement libanais a accusé les Etats-Unis de s’immiscer dans l’enquête de l’explosion du port de Beyrouth afin de la politiser et de cacher la vérité, qualifiant cette intervention « d’intimidation ».
« L’intervention américaine vise à empêcher les responsables libanais de sortir l’enquête du cercle de la politisation. La position américaine reflète une partie de l’intervention directe dans les investigations pour les détourner de la bonne voie », a-t-il affirmé qualifiant ceci « de violation de la souveraineté ».
Le deuxième juge d’instruction chargé de l’affaire de l’explosion meurtrière du port du 4 aout 2020, T. al-Bitar a été accusé à deux reprises par le numéro un du Hezbollah de parti pris et de politisation.
Dans son dernier discours, H. Nasrallah qui a exposé les lacunes de son modus operandi lui reprochant entre autres de mettre l’accent sur le secondaire et de passer outre le principal, à savoir les conditions de l’acheminement du nitrate d’ammonium jusqu’au Liban et surtout son stockage dans le port de Beyrouth autorisée par un décret juridique, alors qu’en principe la cargaison était destinée au Mozambique. L’interpellation du leader du Hezbollah insiste aussi sur la raison des convocations visant certaines personnalités tout en excluant d’autres qui, pourtant, ont occupé les mêmes fonctions et devraient partager les mêmes responsabilités.
Le mardi 12 octobre, la séance du conseil des ministres libanais qui s’est déroulée dans le Palais présidentiel à Baabda a été houleuse. Dès lors les ministres du mouvement Amal et ceux du courant Marada ont réclamé la révocation du juge Bitar. Cette question aurait dû être discutée au menu d’une réunion du cabinet ministériel mercredi, mais elle a été ajournée. Autant dire que la situation reste explosive et menace l’Exécutif libanais, lequel vient d’être installé, d’implosion.

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