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La Turquie ferme son espace aérien aux jets russes : Tensions entre Ankara et Moscou ?

La Turquie a fermé son espace aérien aux avions russes à destination de la Syrie, ont rapporté samedi 23 avril des médias turcs citant Mevlut Cavusoglu, ministre des Affaires étrangères. Cette décision marque une nouvelle étape dans la réponse d’Ankara à l’invasion russe de l’Ukraine.

« Nous avons fermé l’espace aérien aux avions militaires de la Russie -et aussi aux avions civils- à destination de la Syrie », a déclaré M. Cavusoglu, sans préciser le motif de cette décision. Le chef de la diplomatie turque a déclaré avoir transmis celle-ci à Sergueï Lavrov, son homologue russe, qui l’a fait suivre au président Vladimir Poutine. L’interdiction sera valable trois mois, a précisé le ministre turc, les autorisations étant renouvelées chaque trimestre. La Russie, l’un des principaux soutiens au régime de Damas depuis le début de la guerre civile en 2011, n’avait pas réagi dans l’immédiat.

Dès le début de la guerre en Ukraine, la Turquie avait interdit aux navires de guerre de circuler dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore, voies de passage entre la mer Méditerranée et la mer Noir, signale-t-on. À l’époque, certains experts avaient déjà noté que cette décision pouvait compliquer la tâche de l’armée russe en Syrie, en bloquant ses allées et venues entre la mer Noire et la base navale de Tartous, seul point de ravitaillement de la marine russe en Méditerranée.

Toutefois, cette décision n’avait pas été interprétée comme une sanction contre l’invasion russe de l’Ukraine, car elle concernait tous les belligérants et s’imposait à la Turquie en vertu d’une convention internationale. L’annonce d’une fermeture de l’espace aérien turc visant spécifiquement les avions russes à destination de la Syrie marque donc une nouvelle étape. En Syrie, la Turquie soutient depuis des années l’opposition armée au régime de Damas, dont la Russie est le principal allié.

Membre de l’Otan et alliée de l’Ukraine, la Turquie s’efforce depuis le début de la guerre en Ukraine de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev. Soucieuse de garder une ligne ouverte avec le Kremlin, Ankara ne s’est pas joint aux sanctions décrétées par l’Occident contre la Russie. Plus, la Turquie a même accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul.

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